En 1973, The J.B.’s et James Brown — le groupe le plus carré du monde ? — sortent leur album « Doing It To Death ».
Chaque semaine, le Néo Géo de Bintou Simporé vous propose de réécouter ou de découvrir une chanson emblématique de l’histoire des musiques actuelles : c’est le Classico de Néo Géo. Cette semaine, alors que la présidence de Trump est mise à l’épreuve avec une enquête lancée par le Parti démocrate pour destituer le président, on revient sur une autre affaire qui avait fait trembler les murs de la Maison-Blanche.
C’est en 1973, alors que les têtes politiques tombent autour du président Nixon causé par le scandale du Watergate (fameux dossier sur les écoutes placées dans les bureaux du Parti démocrate) que James Brown et ses J.B.’s sortent leur album légendaire Doing It To Death.
The J.B.’s, avant de devenir le groupe mythique du roi de la soul, a été créé par Bootsy Collins et son frère en 1969. Après s’être fait virer du groupe depuis déjà trois ans pour usage de LSD par Mr Brown, c’est un tromboniste hors pair, Fred Wesley, qui deviendra le leader et mènera le groupe vers la gloire.
Plus d’argent pour le peuple, plus de groove pour Fred Wesley
Sur cet album Doing It To Death, James Brown balance un morceau provocateur « You Can Have Watergate, Just Gimme Some Bucks and I’ll Be Straight », qui fait justement référence au scandale du Watergate. Un titre donc polémique qui attaque directement la politique des États-Unis, à cette époque sous Nixon. Un message envoyé par le roi de la funk qui dénonce cette atteinte à la démocratie et demande plus d’argent pour le peuple. James Brown scande « I Need Some Money », tandis que le tromboniste Fred Wesley nous offre dans cette chanson un solo au groove magistral.
On a coutume de dire qu’avec cet album, The J.B.’s devient le groupe le plus carré et millimétré au niveau musical et ce grâce à l’exigence terrible de Mr. Dynamite.
La chanson nous fait danser, taper du pied, remuer la tête, donner des coups de bassins, et protester en rythme. Des années plus tard, elle sera samplée par quelques groupes de hip-hop comme Stop The Violence Movement, Compton’s Most Wanted ou encore le producteur St Germain.
C’est une réédition de titres abimées sortie ce 29 novembre, restaurées avec minutie, qui nous a donné envie de réécouter les J.B.’s. On peut y entendre une instrumentale inédite « The Wedge », une version longue de 22 minutes du medley « When You feel It Grunt If You can », et tout ça accompagné d’un Bootsy Collins à la basse âgé d’à peine dix-huit ans. Cet opus sort sur le Label californien Now Again Records qui nous avait déjà délecté d’un album inédit des J.B.’s de 1970 en 2015.
Un article d’après la chronique de Thomas Soulet dans le Néo Géo du dimanche 1er décembre, en podcast.
Visuel © Getty Images David Redfern