Désinvolte, nonchalant, Moussa flotte, au-dessus des frontières et des genres, et on prédit que ça le portera loin.
On est toujours heureux d’avoir des nouvelles de Moussa. Après des mois de silence, le jeune musicien français pointe le bout du nez ce printemps avec un EP (officiellement son premier) : Surface, qui, en quelques morceaux, continue à définir les contours singuliers de cet artiste si prometteur.
Composée aux heures chaudes de l’année passée, cette nouvelle poignée de chansons dessine la carte d’une mélancolie estivale, marquée par quelques points de repères. Deux amoureux sur un banc, sous un ciel bleu, quelque part entre Mossoul et le Sierra Leone : la poésie de Moussa évoque le désœuvrement adolescent, les souvenirs de vacances, mais aussi, en filigrane, la question de l’appartenance. « J’me sens d’là-bas, j’vous sens d’ici », lâche-t-il sur « Mossoul » : des mots qui en suggèrent bien d’autres, explicités plus tard sur l’EP.
La production y est sensible, le phrasé habile, à la manière de ses précédentes compositions, comme « Double Vue » ou « Vogue Merry ». Mais on devine mieux, ici, les blessures encore vives sous la Surface, les désirs aussi. Désinvolte, nonchalant, Moussa flotte, au-dessus des frontières et des genres, et on prédit que ça le portera loin.
Visuel © Leila Macaire