Des dadaïstes 2.0 dans la chronique « Cultures en résistance »
Et aujourd’hui, les « décroissants artistiques », qui s’inspirent de l’imagerie du web pour des créations kitsch et souvent très lo-fi.
Si vous êtes amateurs des clips de Yoann Lemoine (aka Woodkid) et autres productions léchées dans le genre, passez votre chemin. Entre sites web criards et vidéos saugrenues, préparez-vous à avoir mal aux yeux.
Leurs enregistrements audio se résument souvent à des sons Midi (format souvent associé aux musiques électroniques « cheap ») auxquels s’ajoutent des voix hasardeuses ; les montages vidéo sont faits à la va-vite. Chansons, CV, jeux vidéo, gifs animés : tout y passe. Fabien Porée, Anne Laplantine, Kysmider et leurs amis revendiquent un amateurisme total. Allez, viens !
Extrait de leur manifeste : « L’impératif de l’apparence professionnelle réduit les possibilités d’expression et vouloir être pro, ou avoir l’air pro, c’est souvent tuer un peu sa production. »
Sur leur site, Bouduboudu.free.fr, ils revendiquent leur « goût de la débrouillardise et du DIY » [Do it Yourself, faites-le vous-même, ndlr], loin des artistes qui « sous-traitent » et font fabriquer leurs pièces dans des usines ! Loin aussi du cynisme ambiant, souvent manifeste dans les commentaires des vidéos postées sur YouTube ou Dailymotion.
Ces décroissants ont quelque chose de Dada. Un mouvement qui veut faire faire table rase du passé et qui refuse avec humour les codes traditionnels du beau.
Et en cadeau, un clip d’Anne Horel, saturé de références 2.0, de seapunk et de lolcats, en plein dans la décroissance artistique.