Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Billie Eilish, Hit Me Hard and Soft (Interscope Records)
La star de la pop américaine revient avec un troisième album. Hit me Hard and Soft est chargé en émotion, mais des émotions positives. Billie Eilish y apparaît sereine, heureuse même, et surtout amoureuse ; elle se livre intime.
Hit Me Hard and Soft est aussi surprenant : il est beaucoup plus nourri d’influences que ses prédécesseurs, et se croisent la variété, les années 80 et même de l’électro très Justice-ien. Le disque mérite bien son nom : on est sans cesse balancé entre la douceur et la violence, et une fois la première écoute passée, on n’a qu’une seule envie, celle de recommencer. Ah, et bonus : le vinyle de l’album est 100% biodégradable.
Everyone’s Getting Involved, album de reprises des Talking Heads (A24)
Il y a 40 ans, le grand public découvrait Stop Making Sense. Une captation live d’un énorme concert des Talking Heads, riche en percussion et polyrythmes, chorégraphie avant-gardiste — pour ne pas dire loufoque – et costumes originaux — pour ne pas dire loufoque, bis.
L’automne dernier, la société A24 (célèbre pour ses films indépendants) le ressortait dans une version remastérisée toute belle. Pour surfer sur la hype, les voilà qui sortent Everyone’s Getting Involved, un album de reprise. Paramore, BADBADNOTGOOD, Lorde et même Miley Cyrus, les titres les plus cultes du groupe sont réinterprétés dans des versions inattendues — voire loufoques, ter. Petit coup de cœur pour « Crosseyed and Painless », reprit par Chicano Batman et Money Mark, qui savent rendre hommage aux influences sono mondiale du titre original.
Childish Gambino, Atavista (RCA)
Il l’avait annoncé il y a un mois, Donald Glover aka Childish Gambino arrête la musique. Pour conclure en beauté, il avait promis deux nouveaux albums. Atavista, c’est le nom du premier, est en réalité la version achevée de 3.15.20, un album sorti dans la hâte en pleine pandémie — et ni mixé, ni masterisé.
Ce sont donc onze titres et six featurings qui habillent ce vrai faux nouvel opus (on n’est même pas sûr que la pochette se soit bien uploadé). De quoi patienter avant Bando Storm and the New World, bande-originale d’un film éponyme prévu pour cet été (et vrai dernier album, snif #tristesse)
Beth Gibbons, Lives Outgrown (Domino Records)
Quel est le point commun entre les groupes britanniques Portishead, Talk Talk et The Last Dinner Party ? Tout simplement Beth Gibbons et en particulier, son tant attendu premier album. Depuis le tube « Glory Box » en 1994, l’ex-frontgirl de Portishead – emblématique groupe trip-hop de Bristol – trace son chemin en solitaire et ose entamer un voyage vers l’après-vie sur ce nouveau disque. Tout se résume dans les deux premiers singles. “Floating On A Moment” est envoutant, psychédélique et surtout un témoignage des angoisses et des transitions liées au vieillissement. En quelque sorte, un au revoir à un corps vulnérable face à l’avenir : « Des adieux à la famille, aux amis, et même à mon ancien moi. ». Dans le clip de “Reaching Out”, elle n’hésite pas à se représenter en chute libre, son corps transformé petit à petit par les étapes de sa vie. Lives Outgrown porte bien son nom.
Forcément, ce regard vers le futur se construit avec le passé. Beth Gibbons s’entoure à nouveau des copains de Talk Talk. Lee Harris, le batteur du groupe, l’accompagne à l’enregistrement. En 2002, elle co-signait déjà l’album Out of Season avec Rustin Man, le pseudo derrière lequel se cache Paul Webb. Autre membre de l’équipe : le producteur James Ellis Ford, pillier de Depeche Mode ou encore de la sensation de 2024, The Last Dinner Party. Du beau monde pour un premier album.