Nouvo Nova : « White Light » de Liam Bailey.
La voix de Liam Bailey a la chaleur intemporelle des grands chanteurs de soul. Né à Nottingham d’une mère anglaise et d’un père jamaïcain, cet amateur de reggae de la première heure rôde dans les circuits musicaux depuis déjà près d’une quinzaine d’années. À ses tout débuts, il rencontre l’un des producteurs new-yorkais les plus influents de l’époque : Leon Michels — soit l’homme à qui l’on doit Aloe Blacc, Sharon Jones et à peu près toute la retromania de la soul américaine, de Daptone à Big Crown Records. C’est avec lui que Bailey enregistre ses premiers morceaux, en 2011, ce qui lui ouvrira la porte des plus grands, jusqu’à Amy Winehouse, qui le signera sur son propre label.
Après beaucoup de péripéties et de remises en question, ce n’est qu’à présent que paraît le premier album de Liam Bailey, Ekundayo. Un disque mûrement réfléchi, enregistré aux côtés de celui avec qui tout a commencé : Leon Michels lui-même, donc. En résulte une poignée de titres d’une classe absolue, qui évoquent autant le dub analogique de Lee Perry que l’émotion d’un Frank Ocean. « White Light », dernier extrait en date, paraît avoir été trouvé dans les bacs à vinyles d’un vieux soundsystem jamaïcain tant il grésille et craquèle, mais le groove subtilement moderne ne trompe pas : il s’agit bien d’une nouveauté, et de l’un des morceaux les plus réussis de ce Ekundayo dont le titre approprié signifie, en Yoruba : « Et le chagrin devient joie ».
Ekundayo de Liam Bailey paraît le 13 novembre.
Visuel © Eduardo Donoso