Sorti un 27 août 1996, le plus gros succès du duo d’Atlanta fête ses 24 ans.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’un disque qu’on n’a pas vu grandir, et qui a aujourd’hui 24 ans. Un disque qui, déjà dans son nom, annonçait tout un programme. On reconnait dans ATlien un jeu de nom entre ATL, les presque initiales d’Atlanta, la ville d’où sont originaires les deux membres d’OutKast Andre 3000 et Big Boi, et les Aliens évidemment.
La comparaison est peut-être facile mais il faut dire qu’à l’époque, OutKast n’a rien à voir avec le reste du rap-game. En d’autres termes, ce sont de véritables ovnis. En 1994, lors de la sortie de leur premier album, Southernplayalisticadillacmuzik, le duo a même du mal à trouver sa place. Malgré les prix glanés, ils se font huer et en souffrent. Avant de décider d’affirmer haut et fort leur détermination et leur originalité.
Leur premier disque fut un succès, celui-là un vrai carton
Puisqu’on ne veut pas d’eux, OutKast va se battre pour placer Atlanta sur la carte et imposer leur rap de sudiste. Et pour cela, ils prennent le temps de faire les choses bien. D’abord en bossant d’arrache-pied, des mois durant, pour se distinguer et briller par la spécificité de leur écriture. Et en s’entourant bien aussi, notamment des producteurs du Organized Crew.
Visiblement les décisions de Big boi et Andre 3000 finissent par payer. À sa sortie, le 27 août 1996, le disque marche bien, vraiment bien. Chaque single se place en haut des charts, et OutKast parvient même à intriguer en dehors du rap grâce à leur esthétique extra-terrestre – afro futuriste. Un choix audacieux encore rare dans le hip-hop de l’époque, si ce n’est dans le pfunk du Parliament, mais en tout cas pas dans le rap.
Grâce à ATlien, OutKast réussit à régner sur le hip-hop et à se placer dans le panthéon de la musique noire américaine et américaine plus largement. Vingt-trois ans plus tard, ATlien se réécoute, se rejoue sans peur qu’il soit daté. Un disque complet, intime, social, engagé, produit avec soin qui, dès sa sortie, était déjà un classique.
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