Sorti en 1980, le troisième album culte de la britannique souffle sa quarantième bougie aujourd’hui.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’un disque comme il en sort peu, peut-être un par décennie tout au plus : Never for ever, le troisième album d’une artiste tout aussi peu ordinaire, Kate Bush. En 1980, la jeune britannique n’a que 22 ans à peine, mais a déjà composé, à 16 ans, « Wuthering Heights », l’un de ses plus grands titres, sorti sur son premier album The Kick Inside en 1978. Deux plus tard, Never for ever est l’album qui va être celui, non pas de la maturité comme dirait la formule consacrée, mais celui de la certitude.
Avec ce disque, celles et ceux qui l’écoutent sont certains que Kate Bush atteint le rang de magicienne de la musique, une aventurière du son et une expérimentatrice capable de sophistication autant que d’évidence. Ce disque génial s’ouvre avec le titre « Babooshka », un morceau complètement envoûtant et obsédant, presque trop intense. Piste après piste, l’album laisse Kate Bush jouer des personnages en incarnant toutes les femmes, tous les soldats et tous les musiciens qu’elle a envie d’être.
Le plein d’amis pour une chorale expérimentale
Ce disque fait aussi le plein d’instruments et surtout le plein d’amis. Kate s’entoure de son frère, de ses musiciens de toujours et même de chœurs de passage. Et c’est ce qui rend dingue ce Never For Ever. Aussi complet qu’une chorale, il n’est pas pourtant trop chargé, il l’est juste ce qu’il faut. Et c’est sûrement pour ça que l’album va si bien marcher et permettre à Kate Bush de devenir la première artiste femme à squatter les hauts des charts en Angleterre.
Quarante ans plus tard, nombreux sont les morceaux qui n’ont pas bougé : il y en a des grandioses, des baroques, et d’autres plus discrets comme le fleuri et expérimental « Delius », appelé aussi « Song of Summer ». Quant au titre « Army Dreamers », il rappelle qu’à 22 ans Kate Bush avait aussi et déjà écrit des hymnes, antimilitaristes et pop comme on en a peu fait depuis.
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