La légende du reggae s’est éteinte à l’âge de 77 ans.
Nous avions appris il y a plusieurs jours l’hospitalisation du jamaïcain Frederick Nathaniel Toots Hibbert, et nous avions attendu. Cette nuit, le chanteur iconique de Toots and The Maytals s’en est allé à l’âge de 77 ans.
L’histoire de la légende Toots Hibbert se mêle et se confond avec l’histoire du reggae et du ska elle-même. C’est même chez The Maytals qu’apparaît pour la première fois le terme « reggae », dans le titre « Do the Reggay ».
Toots est né en 1942 en Jamaïque de parents pasteurs et c’est à l’église qu’il a fait ses premières vocalises. À 16 ans à peine, il est parti à Kingston où il a presque immédiatement formé The Maytals avec Henry « Raleigh » Gordon and Nathaniel « Jerry » Matthias. Ils ont très vite été signé par le filou et génial Clement « Coxsone » Dod sur Studio One, le label de toutes les légendes jamaïcaines. Pendant un temps, ils ont d’ailleurs accompagné les Skatalites.
En 1966, Toots a été arrêté pour possession de marijuana — injustement si on en croit sa discographie et notamment « 54-46 (That’s my number) ». Après un an en prison, il a retrouvé ses acolytes de Toots et la popularité du groupe a continué à grandir.
Puis, avec Bob Marley and the Wailers notamment, ils rejoignent le label de Chris Blackwell Island Record qui diffuse et promeut le reggae dans le monde entier, favorisant rapidement les fusions musicales, et ce merveilleux crossover entre le punk anglais de la fin des années 70, le ska et le reggae. C’est comme ça que The Clash et The Specials ont repris et popularisé en Angleterre et ailleurs des classiques de The Maytals (« Pressure Drop » et « Monkey Man »).
Ces morceaux, nous avons eu l’immense privilège de le voir les jouer — ainsi que « 54-46 that’s my number », un matin de mai chez Radio Nova et Plus Près De Toi, la matinale animée alors par Edouard Baer.
Toots avait sorti cet été, après dix ans de mutisme discographique, l’album Go To Be Tough.
Toots and The Maytals © Getty Images / Richard E. Aaron