Sorti le 30 septembre 2016, le troisième album de Solange fête ses 4 ans aujourd’hui.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
L’anniversaire du jour, c’est l’histoire d’un disque qui a charmé tout le monde, comme un sortilège inattendu, d’autant plus que son autrice, sa créatrice, souffrait peut-être jusque-là d’un snobisme anti pop.
On fête les quatre ans du disque A Seat the Table de Solange Knowles. Quelques mois avant la sortie de cet album, pour beaucoup de gens, y compris pour nous journalistes de Radio Nova, Solange Knowles n’était jusque-là que la sœur de Beyonce. On ne la connaissait pas vraiment pour ses chansons à elle.
Et puis, un 30 septembre sort ce disque, qui va nous faire changer cent fois d’avis, et qui va nous faire réaliser à quel point nous avons eu les idées courtes. Parce qu’on découvre une artiste qui n’a rien à voir avec l’image que l’on a d’elle et qui nous offre surtout un disque extrêmement intime, que Solange Knowles a façonné avec des bouts de sa vie, des conversations avec ses amis, ses parents.
A Seat At The Table raconte son lien avec ses origines, son grand-père qui travaillait à la mine, son rapport avec le Texas où elle a grandi, ses liens avec la culture cajun et la créolité de la Louisiane. En plus de soigner les textes, elle compose un album audacieux musicalement, où l’on entend l’influence du jazz spirituel, des brass band de la Nouvelle-Orléans, de la pop, des sons caribéens.
Un disque engagé et avant-gardiste
Et elle s’entoure d’une équipe de producteurs qui va également s’épanouir dans ce beau projet. À savoir Raphael Saadiq, Questlove, Q Tip, Sampha qui adaptent complètement leur créativité à ce projet personnel qui deviendra le plus grand succès commercial et critique de Solange Knowles, aux États-Unis mais également en France.
C’est aussi un album avant-gardiste dans les sujets abordés selon les morceaux, par exemple « don’t touch my hair » parle de respect à l’égard de la population afro-américaine. On y trouve également des interludes qui abordent l’émancipation, d’empowerment noir, de ségrégation.
Ce que l’on ressent en écoutant ce disque, c’est finalement que Solange a besoin de se faire une place à table, A Seat At The Table. Non seulement en terme individuel, dans sa famille et auprès de sa sœur, mais aussi au niveau politique, et que son introspection est là pour donner du pouvoir collectif.
Visuel © pochette de Solange