Météo ronchonne et inquiétantes avancées de l’IA générative : on a davantage causé, ces derniers mois, d’Open AI que de réjouissances en open air. La nouvelle saison, joyeuse, imminente, de Bordeaux Open Air vient remettre les pendules à l’heure (d’été), sur un tempo daytime disco.
Et ce, dès ce dimanche 23 juin à l’Hippodrome du Bouscat où les jockeys s’effaceront pour laisser le champ libre aux disc-jockeys. Et, plus particulièrement, à la doublette napolitaine Nu Genea (ex-Nu Guinea). Inutile de vous dire que cette tête d’affiche-là, c’est notre dada. Car, dans une configuration platines et claviers mieux rodée encore que les une-deux entre Careca et Maradona sous le maillot azur du Napoli, Lucio Aquilina et Massimo Di Lena viendront aviver ces grooves italo-funk et boogie qui savent s’épanouir sous l’égide du Vésuve et de Parthénope.
Des grooves onduleux qu’ils ont rassemblés dans leurs compendiums Napoli Segreta, ceux surtout qui font le sel fin de leurs disques, à commencer par les indispensables Nuova Napoli et Bar Mediterraneo, flots étourdissants et polyrythmiques de disco tyrrhénienne, de jazz-funk frotté à l’exotica, de dub extatique, de basses et de synthés onctueux dont la dolce vita fait son lit sans barguigner.
Voilà une ouverture de choix pour cette saison, qui étendra ensuite, ça et là, ses festives ramifications jusqu’à l’automne. Que ce soit au Square Dom Bedos (le 7 juillet), au Parc du Bourran (le 4 août), à Mussonville (le 15 septembre) ou aux Angéliques (le 29 septembre), ou encore au Parc Bordelais (le 6 octobre), il y aura forcément une étape dominicale qui saura contenter vos appétits musicaux, valider vos attentes électro ; sinon, simplement, s’ajuster à vos envies de mettre le nez dehors et de côtoyer votre prochain.e dans un cadre, ma foi, pas désagréable – quelques bonnes tracks à shazamer en prime.
D’ailleurs, pour ce qui concerne cette suite dans les (bonnes) idées, Bordeaux Open Air a également convié Myd pour être de la partie – comme de la party. Ce sera en terres béglaises, à Mussonville, où après les sets de la Galloise Elkka – dont le premier album, Prism of Pleasure est paru chez Ninja Tune, excusez du peu ! – et du très référencé Antoine Bourachot, le Nordiste se verra confier le gouvernail pour propulser la fiesta electronica dans une dimension supplémentaire.
Parce que s’il nous accompagne et nous ambiance nos playlists en toutes saisons (il nous avait ainsi gratifiés, par exemple, d’un remarquable « Mydnight Mix » pour le Nouvel An, à écouter ici), c’est avec l’été que le sociétaire du label Ed Banger entretient le plus d’affinités. Un simple coup d’oeil aux pochettes de l’intéressé suffirait à s’en convaincre, mais saura-t-on résister à la plaisante occasion de se remettre, au creux des cliquettes, les bonnes ondes de « Together We Stand » , de l’espiègle et sifflotant « Moving Men », de « Whether the Weather » (et son remix par Laurent Garnier) ou de « The Sun », hymne officieux de la béatitude estivale, de la coolitude insouciante à énergie solaire ? Bien sûr que non. L’utile s’y joint à l’agréable, d’ailleurs, puisque ça offre un aperçu du rythme de croisière sur lequel voguera Myd, capitaine de cette allègre odyssée – formule all inclusive à bord du vaisseau superdiscoteca.
Et on n’a effleuré, ici, que la surface de cette demi-douzaine de rendez-vous électro, en plein air et ouverts à tou.te.s, sans bourse délier – car oui, tout ça est gratuit. Cela dit, si vous voulez gratifier Bordeaux Open Air d’une petite obole, d’un billet doux pour les aider à franchir le difficile cap financier auxquels ils sont confrontés, ça se passe ici, avec une collecte participative. « Put your money where your mouth is », comme le chantait Rose Royce.
Bordeaux Open Air, les dimanches 23 juin, 7 juillet, 4 août, 15 et 29 septembre, 6 octobre @ Bordeaux, Bègles, Mérignac et Le Bouscat. Entrée libre et gratuite. Plus d’infos sur bordeauxopenair.fr