Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Kazy Lambist, Moda (Wagram Music/ Cinq 7)
Istanbul, Rome, Izmir, et évidemment Montpellier, si vous cherchiez Kazy Lambist ces dernières années, il suffisait de regarder en direction de la mer Méditerranée. L’artiste électro-pop s’est installé un peu partout le long de la côte : deux belles années en Italie, puis quelques mois en Turquie. Forcément, là-bas, il côtoie la scène musicale.
L’atmosphère méridionale colle parfaitement à son univers électro-pop planant affirmé lors de son précédent album 33 000 FT (2018). À Istanbul, il découvre l’abondance des disquaires, des scènes et des artistes du quartier de Moda, en plus de la « vue sur mer » permanente : son nouvel album porte donc le nom de cet endroit.
Et comme Moda a germé au soleil, il arrive forcément dans les bacs ce 21 juin, jour où l’on ne parle que de musique, celui qui lance l’été… Ça tombe bien, Radio Nova organise sa Fête de la musique à la REcyclerie et Kazy Lambist sera des nôtres pour présenter Moda en live ! On compte sur vous pour réviser le single « Mustang », validé par nos programmateurs.
Lola Young, This Wasn’t Meant For You Anyway (Island Records)
Lola Young, c’est une dégaine unique, un accent du sud de Londres, une voix rauque et profonde, et la fougue de chansons adolescentes. Une artiste énervée, débordant de confiance et en même temps complètement vulnérable et pure. Elle fait des chansons qu’on a envie d’écouter au casque, de crier très fort sous la pluie, ou de pleurer. Vous voyez le genre ?
This Wasn’t Meant For You Anyway est encore plus encore cru et rock que ses précédents albums. Lola Young ne s’excuse pas d’être qui elle est ni de faire ce qu’elle fait comme elle l’entend. Ou du moins, elle en a marre de s’excuser. Sur « Messy », la recette subtile de Lola Young à l’œuvre : elle est à la fois énervée, débordante de confiance et en même temps complètement vulnérable, presque brisée. « Ok, alors ouais, je fume comme un pompier / Je ne suis pas maigre et je fais une Britney tous les quatre matins / Mais laisse-moi un peu de répit / Qui veux-tu que je sois ? » Young incarne une colère et un désarroi face aux relations médiocres et aux hommes obsédés par eux-mêmes.
Raveena, Where the Butterflies Go in the Rain (Moonstone Records)
Raveena est elle-même le papillon du titre de son nouvel album. Celui qui se cache dans un abri sûr, confort et chaleureux, pour fuir la pluie. Sa pluie à elle, elle la nommait déjà dans ces deux précédents albums. Lucid (2019), puis Asha’s Awakening (2022), portaient en musique son évolution suite à des expériences traumatisantes, de ses relations toxiques à une bisexualité assumée (“Headaches”).
Avec Where the Butterflies Go In The Rain, l’artiste américaine cesse d’affronter « les tempêtes » et retourne au calme, à un repos profond gratifié par la méditation et même une partie de tarot. Raveena ne cache pas sa spiritualité.
Celle-ci n’est que magnifiée par son mélange RnB-jazz, en héritage de Minnie Riperton, Sade et de la reine indienne du disco des années 70, Asha Puthli. Le single « Lucky » rappelle son amour pour la divination, tandis que « junebug » témoigne d’une interconnexion divine avec le rappeur JPEGMAFIA. Car, dit-elle, « inviter des gens qui ont des paysages sonores très différents, c’est une preuve d’unité, d’un alignement, et ici, de leur amour mutuel pour les tropiques. » : Raveena vient d’Inde et JPEGMAFIA de Jamaïque.
Yoa, Nulle (Panenka Music)
Yoa chante toujours la génération désillusionnée, cette génération santé mentale, ses insomnies à scroller Instagram, ses bootycalls, ses romances, ses sororités et ses questions… Et dans Nulle, ses personnages féminins un peu dramatiques et rêveuses, mi-méditatives et healthy mi-médicamentées et angoissées. Touchante.
James Blake, CMYK 002 (CMYK)
James Blake a sorti quatre titres dans un style techno minimale sortis sans prévenir personne sur CMYK, son propre label indépendant.