Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Omar Apollo, God said no (Warner)
À l’université, Omar Apollo s’ennuyait tellement qu’il passait ses cours à écouter les beats qu’il créait le matin même. À 21 ans, le musicien coche toutes les cases de l’artiste millennial : il a appris à jouer de la guitare grâce à YouTube, enregistre ses morceaux sur son iPad et s’est fait découvrir avec Soundcloud. Élevé dans une petite ville d’Indiana par des parents mexicains, Apollo garde de son héritage un amour pour certains groupes de boléro, mêlé à des influences funk, R&B et pop.
Ivory, son précédent album, était porté par un R&B mélancolique traversé d’influences mexicaines, style boléro (une danse née au Mexique). Un album à écouter tard le soir seul dans sa chambre. Sur son nouvel opus, Omar Apollo s’aventure en terres électroniques. Il convoque ainsi tour à tour Ryuichi Sakamoto et Giorgio Moroder, sur des beats très eighties dans la veine de The Weeknd. Et comme ce dernier, cela passe aussi évidemment par des balades suaves et sucrées portées par des nappes vaporeuses.
« Dieu a dit non » : pour nous, comme peut-être pour vous, mettre fin à une relation amoureuse relève de la vie normale. Pour Omar Apollo, cela prend une tournure quasi métaphysique. Et là où ce sont nos potes qui viennent sécher nos larmes, c’est l’acteur Pedro Pascal que le chanteur convoque pour un interlude parlé. God Said No parle de rupture, mais il le fait avec théâtralité et cinématographie.
Hiatus Kaiyote, Love Heart Cheat Code (Brainfeeder/PIAS)
Ils nous avaient surpris en début d’année avec un comeback annoncé nulle part. « Everything’s Beautiful », le single qui accompagnait ce retour était ensoleillé, et la chanteuse-guitariste Nai Palm nous demandait avec passion « Don’t you know that everything’s beautiful ? ». Une déclaration touchante, lorsque l’on sait que le groupe avait fait une pause en 2018, car sa leadeuse se battait contre un cancer du sein.
C’est donc une ambiance funky au groove tight, syncopé mais minimaliste qui accompagne ce Love Heart Cheat Code. Et surtout, on y retrouve les floraisons psychédéliques qui font le charme si particulier du combo, toujours aussi bon.
Aaron Frazer, Into the Blue (Dead Oceans/Modulor)
Aaron Frazer partageait le micro avec Durand Jones depuis cinq ans, offrant à la voix grave de ce dernier un contrepoint angélique remarquable au sein des Indications. Batteur élevé dans l’Indiana, au cœur du Midwest américain, entre les disques de la Motown et les chœurs de l’église, Frazer est un inconditionnel de soul, de gospel et de hip-hop.
C’est donc un son aux cuivres chaleureux, chœurs enchanteurs et batterie puissante qui habille Into the Blue. On pourrait presque croire à la réédition d’un disque oublié dans un bac à vinyles des années 60, avec juste ce qu’il faut de vernis moderne.
Still Woozy, Loveseat (Interscope)
« Encore dans les vapes » : c’est ce que signifie littéralement Still Woozy, l’alias de Sven Gamsky, Californien à la pop rêveuse. Un pseudonyme qui lui sied bien, lui qui dit se sentir déconnecté de la réalité et conseille l’écoute de ses morceaux en descente d’acide.
Loveseat confirme cette règle, en croisant indie soul à la Frank Ocean et synthé fuzzy psychédélique. Pour ce qui de l’album, il est disponible sur toutes les plateformes. Pour l’acide, envoyez-nous un message, on vous file notre contact.
Lucky Daye, Algorithm (RCA)
Est-ce que vous croyez à la réincarnation ? Nous non plus à la base, mais on commence à douter en écoutant Lucky Daye. Est-ce que c’est Sam Cooke que j’entends ? Marvin Gaye ? D’Angelo (bon, il n’est pas mort, mais vous avez l’idée) ?
Algorithm puisse dans toute la soul pour en livrer un son cool, à la voix magnifiquement expressive. Et vu qu’un artiste Nova en appelle un autre, ce sont Teddy Swims et RAYE qui seront également en guests sur le disque.
Channel Tres – Headrush (RCA)
On avait eu l’occasion d’entendre ce natif de Compton il y a trois semaines sur Timeless, le nouvel album de Kaytranada. Eh bien le voilà qui vient nous arroser d’une house tout aussi bouncy ; c’est bon, vous avez de quoi danser tout l’été.