Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Jeudi 4 :
qui colle le mieux à ce festival est : généreux ! Car ils sont rares, les évènements à se battre pour demeurer en accès libre : quand le prix des cachets des artistes est à la hausse et que les institutions révisent à la baisse leurs aides. Zik Zac ouvre ce soir sa 27ème édition. 27 ans de gratuité pour permettre à tous, et tout d’abord au habitants et habitantes de tous âges du Jas de Bouffan où est revenu il y a quelques années, le festival, de profiter de cette judicieuse programmation qui aligne formations en développement du cru comme stars internationales. Tout le spectre des musiques actuelles (Zik Zac dans le jargon aixois où l’on fonctionne à l’économie) est balayé. Ce soir par exemple monteront sur les scènes du festival la Marseillaise Siska et son trip-hop engageant, la militante germano-nigériane Nneka à la voix aux accents soul, mâtinée de blues, de reggae, de pop et de hip-hop, la jeune rappeuse aixoise Mali, l’inventif Faizal Motrixx qui croise ses envies de musiciens-producteurs et celles de danseur et chorégraphe qu’il est aussi, pour livrer une afro-house personnelle, Tiwiza, un combo de rockers berbères. Les plus jeunes comme les anciens pourront se remplir les oreille de sons et de bonheur en découvrant Tam Tam, le spectacle musicalo-clownesque de la Cie Madame Glou. Plus loin, lors des inter-plateaux, les DJs du Mobylette Sound-System donneront a entendre les trois soirs du festival,, les grooves du dancefloor planétaire depuis leur triporteur orange. Avis aux danseurs ! La BD comme le street art sont aussi de la partie ! (De 18h à 1h du mat au Théâtre de Verdure du Jas de Bouffan — Av St-John Perse — Aix-en-Pro’ — gratuit.).
La 9ème édition des Nuits Flamencas d’Aubagne rend hommage à Antonio Canales. Dirigé par le guitariste flamenco Juan Carmona, le festival Nuits Flamenca s’organise autour de 6 rendez-vous, du 4 au 7 juin à Aubagne. Le flamenco y est vu, vécu sous différents angles : musique, danse évidemment mais aussi cinéma, photo, gastronomie que l’on soit simple spectateur/spectatrice ou pratiquant/pratiquante aussi inscrit (ou pas) aux master-class proposées (danse, guitare). En guise d’ouverture, cette nouvelle édition rend hommage au danseur Antonio Canales, avec la projection du film-documentaire : Antonio Canales, Bailaor réalisé par Raul Rosillo. Ce film qui a accompagné le retour au premier plan et à la scène du danseur, revient sur cette incroyable carrière qui court sur 30 ans. Des images d’archives rappellent les mises en scène avant-gardistes et bouleversantes du danseur. Tandis que des interviews de ses maîtres comme de ses disciples permettent de mieux cerner le personnage. La projection sera suivie d’une rencontre avec l’artiste Antonio Canales pour parler de sa carrière et de son parcours. (A 18h au Cinéma Le Pagnol — Cours Maréchal Foch — Aubagne — 12 €, tarif réduit : 9 €, tarif enfant de 3 à 13 ans : 5 €, tarif invalidité : 7 €.).
C’est parti pour L’Art Attrape, la 5ème édition de ce festival pluridisciplinaires. L’Art Attrape, c’est une sorte de grand mix arty. Julien Capon, le co-programmateur de la manifestation, déclarait dans les colonnes du quotidien la Provence de ce jour, que « l’Art Attrape a pour objectif de mélanger les opérateurs culturels, le public, les artistes et leurs disciplines. ». Au total, ce sont 9 spectacles, entre théâtre, musique et arts de la rue, qui seront proposés de ce soir à dimanche, de la Friche La Belle de Mai à la Citadelle tout en haut du Fort St-Nicolas. On attaque ce soir sur le Parking Champ de Mai de la Friche avec Road-Movie sur place et sans caméra, une pièce signé par le Collectif Xanadou (13) dont le nom suffit à intriguer. « Cinq personnages, au tournant de leur vie attendent sur un parking. Ils rêvent tous d’autres choses et veulent partir, loin. Leur seul moyen d’échapper à ce monde et quitter ce morne décor : une voiture… ». Voici pour le pitch de départ de cette performance. Bien évidemment, sans rien vous divulgâcher, rien ne se passera comme prévu dans ce spectacle dont la musique a été conçue par balladur.. Un buvette sonorisée permettra de prolonger la représentation autour d’un verre. (A 20h30 au Parking Champ de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — Prix libre conseillé : de 5€ à 10€.).
Le trio flamenco-jazz emmené par le contrebassiste Pablo Caminero invite la danseuse Ana Morales. Après l’hommage à Antonio Canales, en ouverture de festival, les Nuits Flamencas proposent presque dans la foulée le concert du Pablo Caminero Trio. Le contrebassiste qui donne son nom au trio, accompagné du pianiste Moisés P. Sanchez et du percussionniste Borja Barrueta del Rio convient la danseuse Ana Morales. Celle qui fut soliste du ballet d’Andalousie « a appris à s’affranchir des codes du flamenco sans pour autant renoncer à sa sensualité et à sa rigueur ». Vous voilà prévenu. (A 21h au Théâtre Comœdia — Cours Maréchal Foch — Aubagne —
Vendredi 5 :
Zik Zac accueille Asian Dub Foundation. Pour qui a vécu les années 90, Asian Dub Foundation est une référence. Pionnier d’une sono mondiale qui mêle énergie rock, banghra ou jungle, gros son de basse emprunté au dub, et vindicte hip-hop, ils ont fait école parce que leur discours était puissant et parce qu’ils ont encadré des formations pour partager leur art et leur science de la relecture de thèmes tradis. 30 ans après leurs débuts, les piliers du groupe sont toujours là. A découvrir, si dans les années 90 vous n’étiez pas au rendez-vous. Avant et après défileront Clarafon de l’Enchantaillé, un prof qui joue du pipeau pour raconter le monde et sa folle histoire, le duo de guitaristes Opal Ocean venu de l’autre bout du monde, le trio Social Dance qui fait l’unanimité chez les clubbers, la chanteuse Joy C qui couche ses mots sur des beats r’n’b, le live afro-trap de la performeuse Poundo ou da féferlante garage de la Flemme sans oublier les DJs du Mobylette Sound-System. (De 18h à 1h du mat au Théâtre de Verdure du Jas de Bouffan — Av St-John Perse — Aix-en-Pro’ — gratuit.).
Nuit flamenca sur l’Esplanade Charles de Gaulle à Aubagne. « Flamenco pour tous » pourrait-être la baseline de ce festival qui donne l’occasion sans bourse délier, de découvrir cette musique et cette danse, cet art de vivre à part entière qui n’hésite pas à s’ouvrir au monde qui l’entoure. C’est l’occasion de découvrir quelques grands noms comme le chorégraphe et danseur Andres Marin (à 22H), qui a en un peu plus de 20 ans, su insuffler un dialogue avec d’autres arts comme la danse équestre ou le breakdance, ou juste avant le spectacle de la danseuse Marina Valiente qui au pied levé, à quelques jours de la représentation, a été contactée pour remplacer sa consœur Belen Lopez, blessée. Marina Valiente croise elle danse flamenca comme on la pratique à Jerez, la Mecque du flamenco, et inspiration soul et r&b. Le duo Dbureo (Javier Martinez et Manuel Estrada) accompagné juste de leurs voix et de leurs guitares, partagera son répertoire fait de sévillanas, rumbas tradi’s et chansons latines flamencoïsées. « Leur nom provient d’une expression typiquement andalouse qui signifie divertissement ou plus familièrement être en fête » précise le dossier de presse, d’une manière on ne peut plus explicite ! A l’autre extrémité de la soirée, en toute fin, Kema Balaiardo, le petit-fils de Manitas de Plata et accompagnateur des Gipsy Kings ou de Kendji Girac, rendra hommage sur scène à son illustre grand-père. (Dès 19h sur l’Esplanade Charles de Gaulle — Aubagne — Gratuit.).
Le Charlie Jazz Festival, c’est parti. L’autre festival de jazz qui concentre lui ses concerts sur un week-end, démarre ce soir, avec en ouverture dans le parc vitrollais du Domaine de Fontblanche, la fanfare marseillaise Accoules Sax, qui souffle cette année ses 36 chandelles. Dans la foulée, deux de ses membres (Uli Wolters et Fabien Genais) par ailleurs membre du trio Méandres au côté du violoncelliste Emmanuel Cremer prendront le relais pour un concert de sortie de résidence en compagnie du MC natif de Boston (USA), installé à Paris depuis des lustres et de la chanteuse marseillaise qui vit entre sa ville, New-York et Lyon. Si leurs approches et timbres sont différents, tous deux cherchent dans cette collaboration avec le trio, à créer un dialogue, au-delà des formes de leur art et de leur passion pour la prise de risque. Tête d’affiche de la soirée, le bassiste Marcus Miller accompagné à la batterie par Anwar Marshall, aux claviers par Xavier Gordon, au sax par Donald Hayes et à la trompette par Russell Gunn reprendra ses compos pour le cinéma. La soirée se terminera sur un dancefloor à même la pelouse du parc et aux sons très groovys de Tony Swarez et de son Walkabout Sound-System, en charge des fins de soirées du festival. (Dès 19h au Domaine de Fontblanche — Vitrolles — 39 €, tarif réduit : 34 €, – de 25 ans : 19 €, — de 12 ans : gratuit, Pass 3 soirs : 86 €, Pass Vendredi et samedi ou vendredi et dimanche : 60 €, pass samedi et dimanche : 52 €.).
Samedi 6 :
Zik Zac, dernier soir ! Puisque l’éclectisme est toujours au rendez-vous de cette dernière soirée du festival, c’est aux DJs du Mobylette Sound-System de faire le lien. Excitante mission pour qui à l’ouverture suffisante pour passer de l’acrobatique spectacle de Mr François à la réincarnation bluegrass de Rit, homme-orchestre bien connu des scènes aixoises et d’ailleurs, en passant par le live pop futuriste de Bedouin Burger (Zeid Hamdan et Lynn Adib), le r’n’b distingué d’Imayé, le hip-hop de Stogie T croisé pendant de longues années au mic du combo sud-af Tumi & The Volume ou au côté du chantre du maloya Danyel Waro sur Mandela, le rock rose intense des aixoises de Darkrose, juste avant la déferlante du collectif lyonnais queer electro-rock Aira & le Sabbat. (De 18h à 1h du mat au Théâtre de Verdure du Jas de Bouffan — Av St-John Perse — Aix-en-Pro’ — gratuit.).
Monty Alexander et Camilla George au Charlie Jazz Festival. Comme à l’accoutumée c’est une fanfare et pas n’importe laquelle : l’Impérial Kikiristan, qui ouvre la soirée. Contrée imaginaire, pays sans frontières, terre de jazz et de danse, le Kikiristan n’est pas répertorié à l’Onu, mais est repéré par tous les afficionados de fanfare et ça vaut toutes les résolutions ! La saxophoniste aux origines nigérianes Camilla George est une des révélations de la jeune scène jazz londonienne, quelque part entre jazz, afrobeat et hip-hop. Elle sera accompagnée par Daniel Casimir à la basse et contrebasse, Rod Youngs à la batterie et aux claviers et à la voix par Renato Paris. Son album Ibio-Ibio, paru en 2022 est vivement recommandé. Cagoules et Décalcomanies prouve que le jazz peut encore être loufoque. Au-delà du blaze insensé de ce quartet, leurs compos totalement acoustiques et garanties sans effets rendent hommage aux zapatistes mexicains croisés sur la route de Fanny Ménégoz (flûtes trav’ et voix). J’avoue que je n’ai pas tout compris, mais ça peut-être la force de ce concert : nous surprendre ! Le pianiste jamaïcain Monty Alexander est un jazzman accompli au swing joyeux. Il vient de fêter les mois passé ses 80 ans. Monty est né le jour du débarquement en Normandie ; sa musique libère les énergies. En guise de final, Tony Swarez et son Walkbout Sound-System devrait trouver dans ce maelström musical, l’inspiration d’un set revivifiant. (Dès 19h au Domaine de Fontblanche — Vitrolles — 39 €, tarif réduit : 34 €, – de 25 ans : 19 €, — de 12 ans : gratuit, Pass 3 soirs : 86 €, Pass vendredi et samedi ou vendredi et dimanche : 60 €, pass samedi et dimanche : 52 €.).
Nouvelle et dernière nuit flamenca à Aubagne. Musique et danse à nouveau sur cette esplanade du centre-ville, où le festival déroule le tapis rouge à ses invités. Rendez-vous ce soir avec les danseuses Karima Amaya et Ursula Lopez, chacune avec son spectacle, la première dans un show assez classique accompagné d’un chanteur (Eleazar Cerreduela, d’un guitariste (Joni Jimenez) et d’un percussionniste (Bandolero), pendant que la seconde réunit autour d’elles 7 danseurs soutenus par un quintet : Alfredo Lagos à la guitare, Perrate et Sebastian Cruz au chant, Juan Jimenez au sax et Antonio Moreno aux percus. La fin de soirée se veut festive avec la formation de rumba catalane Gipsy Contador (3 chanteurs guitaristes, un sax, un batteur et un clavieriste.). (Dès 19h sur l’Esplanade Charles de Gaulle — Aubagne — Gratuit.).
Dimanche 7 :
Les Nuits Flamencas s’affranchissent à l’heure du dej’ ! C’est sur le rooftop d’un hôtel aubagnais que résonneront à l’heure où le soleil est à son zénith, les dernières notes du festival les Nuits Flamencas. Le festival qui aime présenter des artistes qui ouvrent des portes, convie pour ce final le trio emmené par le guitariste et chanteur José Fernandez. Lui n’a de cesse que de provoquer des rencontres avec les musiques orientales de Méditerranée, mais aussi brésiliennes, funk ou swing, se fera un plaisir de nous faire vibrer sous le soleil exactement. (A midi sur le toit-terrasse de l’hôtel Best Western — 4, cours Voltaire — Aubagne — 20€ par personne, inclus planche tapas et verre de sangria — Réservation obligatoire auprès de l’hôtel au 04 42 18 64 40 ou à admin@hotel-linko.com. Attention jauge très limitée.).
L’ultime soirée pour 2024 du Charlie Jazz Festival. On pourrait penser que la fanfare qui ouvre cette dernière soirée de l’édition 2024 est entièrement féminine, mais que nenni, au sein de MissTrash, Lucas Conte à la batterie portable et Julien Latapie au soubassophone jouent la mixité à défaut de parité, au côté de Stéphanie Aurières au sax, Fany Fresard au violon et les julie, Moingeon au chant et Reynier au mélodica. Poetic Ways réunit quelques stars locales du jazz (Rapahël Imbert au sax, Anne Paceo à la batterie, Pierre-François Blanchard au piano, Pierre Fénichel à la contrebasse et Célia Kameni au chant. La poésie est au centre leur propos, poésie des mots, des sons et des intentions ! Mowgli est un trio qui se moque des conventions et n’en fait qu’à sa tête. Sauvage et urbain à la fois, comme quoi tout est possible ! C’est un autre trio qui réunit sous l’appelation Mare Nostrum, Paolo Fresu à la trompette et au bugle, Richard Galliano à l’accordéon, bandonéon et accordina, et Jan Lundgren au piano. Mare Nostrum tire des bords entre proche et lointain avec une infinie poésie, posant ainsi les dernières notes de cette édition Un bon cru. (Dès 19h au Domaine de Fontblanche — Vitrolles — 39 €, tarif réduit : 34 €, – de 25 ans : 19 €, — de 12 ans : gratuit, Pass 3 soirs : 86 €, Pass vendredi et samedi ou vendredi et dimanche : 60 €, pass samedi et dimanche : 52 €.).