Siam Catrain vous emmène dans les garages et les clubs les plus miteux de Détroit. Entre stripteaseuses et grosses chaînes en or, bienvenue dans le temple de la ghetto tech.
Cette année et plus exactement le 26 avril dernier, nous avons célébré les 10 ans de la mort tragique d’un pontife du footwork et du ghettotech : DJ Rashad.
La ghettotech vient d’une période assez douloureuse pour Détroit. Après récessions et émeutes sanglantes, cette ville, pourtant dans le passé fleuron de l’automobile – et dieu sait à quel point les américains adorent ça – sombre pour devenir la ville la plus mal famée des États-Unis.
Mais tout n’est pas perdu. Les habitants de Détroit ont encore plus d’une idée de génie dans leur sac. Avec des samples de house et des sonorités industrielles, Jeff Mills, Mad Mike et le label Underground Resistance créent la techno. D’autres courants, surgiront de ce genre révolutionnaire, dont l’aujourd’hui incontournable ghetto tech.
Ghettotech et Footwork, sont en Pologne et au Japon
Les clubs de stripteases et les sous-sols sont investis pour poser sur une production résolument techno avec des punchs bien sales. Attention aux oreilles sensibles parce que les jeunes de Détroit en rafollent !
Mais ils ne sont d’ailleurs pas les seuls puisque les labels les plus importants du moment, Ghettotech et Footwork, sont en Pologne et au Japon. Un featuring que personne n’aurait pu prévoir quand on connait la réputation conservatrice ou religieuse de ces pays, mais qui n’est pas non plus absurde.
Faire trembler les murs d’une culture nationale rigide
En tant que marqueur de contre-culture, la ghetto-tech est un moyen de libérer la parole et de faire trembler les murs d’une culture nationale rigide.
On retrouve aussi beaucoup de “what’s the freak” ou de “bounce your bounty” dans d’autres milieux qui veulent briser les codes. La sursexualisation des femmes dans les paroles est reprise pour être assumée pleinement dans les soirées lesbiennes et queers.
Cette année, nous commémorons la disparition de DJ Rashad alors pour l’honorer, fêtons sur l’ensemble de sa discographie.