Alors que le break dance fait son entrée aux Jeux Olympiques, que des graffeurs illustres ornent de fresques les murs de la capitale, que se crée du spectale au HipHop 360 show ou encore au Petit palais, avec l’expo « We are Here », il est bon de recevoir un cours d’histoire de la part de nouvelles légendes du mouvement.
La musique, un outil essentiel contre les inégalités
Comme le dit très bien Isadora Dartial, « l’histoire trébuche et comme un disque rayé, elle semble condamnée à buter sur le même sillon ». Une phrase qui résonne avec nombre de titres de rap et particulièrement « Fight The Power » de Public Enemy, qui 30 ans après, est toujours d’actualité.
Ce titre a été écrit en 1989 pour le film Do The Right Thing du réalisateur Spike Lee. C’est Chuck D, membre du groupe et auteur du texte qui propulsera le morceau qui deviendra la bande son du héros du film, Raheem, ghetto-blaster vissé à l’oreille, qui mourra étouffé sous la prise d’un policier. Un morceau qui dénonce le racisme, les problèmes de la communauté afro-américaine et qui sensibilise à la fierté d’être noir quelques décennies après le titre « Say It Loud, I’m Black and I’m Proud » de James Brown.
Sur ARTE, rappeurs et historiens racontent le hip-hop
En 2023, Chuck D a ainsi réalisé une série documentaire disponible sur Arte jusqu’au 30 septembre, qui répond au nom de Fight The Power – Comment le hip-hop a changé le monde.
Un documentaire en quatre volets dans lesquels rappeurs et historiens racontent le hip-hop, de sa genèse à sa consécration, de ses racines et de ses ressorts politiques. Articulé autour de moments clés de l’histoire américaine à partir des années 1960, l’épopée du hip-hop se raconte à travers 4 épisodes de 50 minutes. On y revit Les origines, les block parties de 1977, dans le Bronx et Harlem, le tournant des années 80, et le fameux morceau qui pouvait passer jusqu’à 30 fois dans la même soirée, The Message du groupe Grandmaster Flash and the Furious Five.
Les deux mots d’ordre : sensibiliser et révolutionner
Des émeutes du Bronx en 1973 jusqu’au Black Lives Matter de 2020, l’histoire retrace l’expression de la colère, mais également, par extension, la culture, qui a trouvé des oreilles attentives dans la population dominante.
« Le hip-hop, c’est la créativité qui a émergé des quartiers noirs une fois qu’ils n’avaient plus rien » dit KRS-One, rappeur issu du Bronx. Car le hip hop, c’est le rap, le DJ’ing, le graff et le breakdance, tous liés à la communauté noire-américaine, et qui s’unissent en une même culture.
« Les jeunes Blancs découvraient dans nos albums la réalité de ce que nous vivions », explique Ice-T, le chanteur de N.W.A, Niggers With Attitude et Body Count. Les deux derniers volets se nomment la guerre des cultures et Le combat continue, et Fight the power décortique aussi le déferlement du hip-hop dans le monde entier avec moults invités et archives fascinant·es.
C’est porté par la télévision publique américaine PBS, produit par Chuck D, et surtout, c’est gratuit sur YouTube et ARTE VOD, alors profitez-en.