Sorti en Novembre 2010 sept ans après la mort du musicien, la compilation « An Introduction To Elliott Smith », qui retrace la carrière musicale de l’artiste, fête ses dix ans cette semaine.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ces jours-ci, ce sont les dix ans d’une compilation qui se présente comme une introduction à un artiste que j’aime immensément. An Introduction to Elliott Smith, publié par le label Kill Rock Stars en 2010.
Cette compilation intervient alors sept ans après la mort du musicien. Son objectif ? Faire découvrir aux jeunes générations l’œuvre et l’histoire de ce musicien. De fait, cette compilation n’est pas pensée pour ceux qui ont aimé Elliott dès ses débuts. Mais comme c’est un disque qui respecte et qui retrace la vie musicale de l’artiste, je voulais vous en parler.
Elliott Smith grandit au Texas, dans une famille méthodiste, grise, triste, plate. Dont il s’échappe et se libère grâce à la musique qu’il commence jeune. Plus que d’en jouer, il en compose, et écrit des textes et des mélodies. Il commence à écrire ses chansons tout jeune, en s’inspirant des Beatles, de Dylan, ou encore d’Elvis Costello.
Ensuite, la vie d’Elliott Smith va changer quand il va s’installer à Portland, ville dont il va devenir une légende. C’est là qu’il change de nom, enregistre ses premiers morceaux, prend de la drogue et boit de l’alcool pour la première fois. Nous sommes à la fin des années 80.
Il va étudier la philosophie, monter un groupe, déprimer, nier qu’il touche à la drogue et commencer à affiner ses extraordinaires talents de compositeurs et mélodistes. Je vous conseille une super biographie à son propos publié aux éditions Le Mot et le Reste, écrite par Thierry Jourdain pour comprendre tout ce qui lui arrive à cette époque-là
Vraiment, la vie d’Elliott Smith est dure, et trop complexe pour être résumée rapidement. Mais en 1994 et 1995 il sort deux albums majeurs : Roman Candle et Elliott Smith. Des albums qui ont quelques choses d’irréel, d’éthéré et d’en même temps très ancré dans ce que traverse, amoureusement et émotionnellement le musicien.
Une compilation posthume qui retrace la vie musicale de l’artiste
Après ça il y a Either/Or, celui que je préfère, et qui va lui apporter le succès qui malheureusement ne le rendra jamais heureux.
La vie d’Elliott Smith, c’est une sorte de fossé qui se creuse – entre son bonheur qui est inversement proportionnel à son succès. À la fin des années 90, il chante pour la B-O de Will Hunting, de Gus Van Sant, de la Famille Tenembaum, et d’American Beauty.
Il sort d’autres albums que j’aimerais vous raconter en détail, mais je suis là pour vous parler de cette compilation posthume. Puisqu’en 2003 Elliott Smith est retrouvé mort à Los Angeles, sans que l’on sache si sa mort est un suicide ou les suites d’une dispute avec sa copine.
Sa vie a été brève, intense. Son œuvre je la trouve sincèrement comparable à celle de grands poètes maudits, d’artistes géniaux dont l’hypersensibilité ou l’intelligence ont été des malédictions.
Allez écouter cette introduction, sortie donc il y a 10 ans par son label historique, justement pour que le nom de Elliott Smith ne disparaisse pas avec le temps.
On écoute « Between the Bars ».
Visuel © pochette d’An Introduction To Elliott Smithd’Elliott Smith