La Concorde, grande diva de cette soirée, a accueilli le monde à ses pieds dans un cadre spectaculaire, presque onirique, annonçant l’ouverture des Jeux paralympiques. Un show colossal et des phryges en roue libre, le tout rythmé à travers le prisme de l’inclusion : de quoi susciter les éloges à l’international.
Pantoufles aux pieds, Chilly Gonzales ouvre le bal
Long peignoir et charentaises aux pieds, le pianiste installe (confortablement) une atmosphère titanesque. Son morceau « Countdown » a accompagné les 140 danseur‧euses qui ont performé un tableau “allant de la discorde à la concorde”. La scénographie de Thomas Jolly reposait sur l’illustration d’un clivage, de deux mondes distincts où danseur‧euses en noir (style Men in Black) s’opposent aux danseur‧euses en couleurs. Un tableau qui illustre bien le thème de la cérémonie, baptisée « Paradoxe », et le manque d’inclusion des personnes en situation de handicap.
Le Montréalais annonce donc la couleur. Sous ses touches noires et blanches, se joue une ouverture authentique, forte et émouvante. Il a évidemment collaboré avec le compositeur Victor le Masne, directeur musical des Jeux, mais également avec Philippe Katerine (coucou Dionysos), les Daft Punk (on espérait un comeback pour la cérémonie…mais bon), Billie Eilish ou encore Jane Birkin.
Christine and the Queens ne regrette rien du début à la fin
Debout sur un piano, Christine and the Queens prend la relève de Zaho de Sagazan et réinvente à son tour un classique de la légendaire Édith Piaf, « Non, je ne regrette rien ». Il exhibe ses vocalises et fait vibrer la place de la Concorde, avec des danseur‧euses qui maîtrisent la synchronie à la perfection : pas une fausse note, pas un faux pas, deuxième tableau de la soirée plié.
Après le défilé des athlètes (qui nous a paru un peu long, au demeurant), il interprète “Born To Be Alive” de Patrick Hernandez pour conclure la cérémonie, accompagné de musicien‧nes et d’une chorégraphie sur laquelle les fauteuils roulants virevoltent sur la scène.
Avec une Concorde multicolore, un feu d’artifice et des projecteurs qui fusent à la même allure que Jason Smyth (10s 46, record paralympique en athlétisme), il arrive à nous faire voyager dans l’ère disco des années 70′, comme lors de la cérémonie d’ouverture des JO où le fameux « Supernature » de Cerrone retentissait sous le ciel de Paris. Christine and the Queens s’érige en King du début à la fin.
DJ Myd : une cape XXL et un show tout aussi énorme
Myd, on le croise tous les jours. Une reproduction grandeur nature en carton se balade dans l’open-space (preuve photographique ci-dessous). Et le voici au pied de l’obélisque de la Concorde. Le Lillois, fou d’électro, a mixé durant une grande partie de la cérémonie, qu’il a passée – une grande partie aussi – accompagné des fameuses (et très choupinettes) phryges qui faisaient le show sur la scène. Elles jouaient à 1.2.3 soleil, lisaient le journal, mangeaient du pop-corn… la teuf, la vraie quoi.
Myd avait, pour l’occasion, concocté un Mix hyper éclectique, allant d’un remix du groupe 113 à ses propres morceaux, comme le célèbre « The Sun ». Le DJ a travaillé avec SCH ou encore Squeezie et est même l’auteur de la B.O du film Petit Paysan, avec Swann Arlaud, qui lui a valu une nomination aux César en 2018. Chez Nova, on l’adore, c’est donc un plaisir de voir le monde entier qui l’adule.
Myd nous a gentiment partagé son Mix paralympique sur Spotify :
Lucky love : un crooneur magnétique
Chanteur, chorégraphe, mannequin, performeur (et sosie non-officiel de Freddie Mercury), Lucky Love a réinterprété son titre « Masculinity », devenu « My ability ». Il tombe vite la veste blanche, révélant son bras manquant (et son buste de star).
« Qu’est-ce qui ne va pas avec mon corps ? Ne suis-je pas suffisant ? » Les paroles de son titre résonnent avec son enfance difficile. Harcelé à l’école à cause de son handicap, il a connu la drogue et la rue et a été diagnostiqué séropositif à l’âge de 19 ans. Son ascension musicale est donc une revanche personnelle, et maintenant planétaire. Son passage est sans hésiter l’un des moments les plus mémorables de la soirée.
Luan Pommier : une maîtresse de cérémonie majestueuse
Âgée de 24 ans, la chanteuse et pianiste Luan Pommier a interprété l’hymne des Jeux d’un timbre de voix époustouflant. Tandis que le drapeau paralympique se hissait, sa performance lyrique a amplement fasciné le public.
Malvoyante de naissance, Luan a l’oreille absolue et elle est déjà l’un des grands talents de la musique antillaise. Elle étudie à la fameuse Berklee, à Boston, où elle apprend le jazz.
« Dès que je suis sur scène, cette histoire de handicap, c’est quelque chose que j’oublie. Dès que la musique est là, le handicap importe peu », confiait-elle lors de son passage dans l’émission La France à un incroyable talent.
Au rythme de « La Ritournelle », la vasque s’embrase
Que de nostalgie en cette fin de cérémonie… Sébastien Tellier a joué “La Ritournelle”, vingt ans après la sortie de l’album Politics. C’est Florent Manaudou qui a eu l’honneur de défiler sur ce morceau iconique, présentant la torche au public. On est du même avis que Daphné Burki, la commentatrice également en charge des costumes de la cérémonie, qui n’avait qu’un mot à la bouche : « romantique… » De quoi conclure en beauté cette cérémonie d’ouverture.
La suite s’annonce brillante, et, on le souhaite, très dorée…
On attend (avec impatience) le line up de la clôture
La cérémonie de clôture des Jeux paralympiques s’annonce 100% French électro, de quoi faire bouger les têtes et faire vibrer le sol parisien. 24 artistes seront derrière les platines pour couronner cette période olympique et paralympique, deux mois durant lesquels les français auront vécu une effervescence commune, passionnés par les épreuves, l’adrénaline, les exploits quasi quotidiens de Léon Marchand, et bien-sûr, les 64 victoires de nos Bleus.
Les 24 artistes : Alan Braxe – DJ Falcon – Etienne de Crecy – Irène Drésel – Jean-Michel Jarre – Kavinsky – Kiddy Smile – Kittin – Polo & pan – Cassius – Anetha – Agoria – Breakbot & Irfane – Chloe – Boston Bun – Busy P – Chloé Caillet – GЯEG – Kungs – Martin Solveig – Nathalie Duchène – Ofenbach – Tatyana Jane – The Avener