Jeudi 5 :
Quand le Delta prend l’eau, le Delta revient. Au lendemain d’une première soirée annulée pour cause de site dégradé, inondé, « outragé, brisé, martyrisé » comme disait le Grand Charles, le festival qui fête cette année ces 10 ans revient sur ses deux pieds. Un ciel à priori clément (pourvu qu’ça dure) et beaucoup d’huile de coudes relancent l’évènement avec entre autres sur scène ce soir : Martin Solveig, PLK, Mandragora, Hector Oaks, Nto, Helmut Fritz, Hysta, The Avener, Trym… (Dès 16h sur la Plage du Prado — 13008 — 80 €, pass 2 jours : 145 €, pass 3 jours : 190 €, pass 4 jours : 230 €.).
La Fiesta des Suds fait son cinéma. En préambule à la prochaine édition de la Fiesta des Suds, le festival installé au J4 du 10 au 13 octobre, investit ce soir le cinéma Les Variétés pour une soirée aux couleurs de l’Amérique du Sud ! Dès 19h30 dans le hall du cinéma donc pour tout le monde (en accès libre), DJ Wanda Witt passe aux platines. Née en Argentine et basée à Marseille depuis 2020, elle a donné naissance ici à deux collectifs queers et féministes (Rakata Collective et Baile del Perreo) inspirés par ces nouveaux sons du continent latin qu’elle mixe sans retenue. Le restaurant chilien de la Plaine, El Santo Cachon sera aux fourneaux proposant en dégustation à petits prix, ses remix de la cuisine tradi chilienne. A 21h, projection d’Emilia Perez, le tout nouveau film de Jacques Audiard, lauréat du Prix du Jury et du Prix d’interprétation Féminine en mai dernier à Cannes. Une histoire rocambolesque d’avocate qui « aide le chef d’un cartel de la drogue à se retirer des affaires et à réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être. ». (Dès 19h30 au Cinéma Les Variétés — 37, rue Vincent Scotto — 13001 — pour le film, tarifs habituels du cinéma.).
Vendredi 6 :
Kabbalah, un retour sur deux jours. 10 ans qu’on ne les a pas croisé.e.s sur une scène, et plus dans un studio. Kaballah est de retour 20 ans après sa création, 10 ans après le split. Le combo qui a su marier l’esprit des musiques yiddishs à celui irisé de la Grand bleu et l’ancrer à Marseille, repart pour une tournée… de deux jours à la Méson, le lieu qui les porte, les supporte depuis leurs débuts, l’antre familière, la mille-fa, les bros et sistas de toujours. Forcément, lors de ces deux concerts, le combo accueillera quelques invités surpprises dont je ne vous dirai rien pour la bonne raison qu’ils ont été plus silencieux qu’une tombe. Eux ressortent d’outre-tombe et ce n’est que du bonheur ! Mazaltov ! Il est conseillé d’arriver tôt pour avoir des places et parce qu’on peut déguster les bons petits plats de Denise. (Dès 19h à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — 15 €.).
Samedi 7 :
La ominatio du prêchai gouvernement c’est comme une foire aux disques à El Ache de Cuba. L’historique El Ache de Cuba propose en cette rentrée marquée par un nouveau gouvernement dont on ne connait pas encore les membres, sa foire aux disques. Pour ce qui est de la formation du gouvernement, ça se déroule un peu comme la manifestation proposée par celui qui fut un repaire musical de la nuit marseillaise avant que des oreilles susceptibles lui interdisent tout concert, le cantonnant à des activités de bar et de réunions au niveau faible en décibels. On vient les mains dans les poches, avec la poignée d’euro qu’on veut bien poser sur la table, ou sous le bras la pile de vinyles qu’on a assez usés ; et on discute, on propose, on échange et on s’arrange. Ça le fait ou pas. On repart ministre, secrétaire d’état ou bredouille, avec plein de musique à écouter ou quelques euro en poche. (De 12h à 18h30 à l’Ache de Cuba — 9, place Paul Cézanne & 108, cours Julien — 13006 — Entrée libre.).
Deuxième et dernier soir pour Kabbalah. Anna au violon, Patrick à la contrebasse, Gérard à la batterie, Uli au sax, flute trav’, marimba, vibraphone et claviers, et Stéphane au mandole et à la guitare ont été de 2004 à 2014 Kabbalah. A nouveau ensemble, ils bouclent ce soir leur Kabbalah Tour 2024. Ces deux dates sorties du chapeau, un feutre un peu mou, malmené dans lors d’une rafle dans un shtetl des environs de Varsovie, célèbrent en grandes pompes, vernies de préférence sur lesquelles tombent les jambes d’un pantalon sombre et droit, froissées aux genoux ; les 20 ans de la Mesòn. Le club de la rue Consolat les a accompagnés aux temps de leurs splendeurs. Ils y ont donné leur premier concert. Les musiques composites du combo sont très marseillaises : 1/3 de klezmer, 1/3 de rock, 1/3 jazz, 1/3 de musique de la Méditerranée orientale et un soupçon de hip-hop. Elles ont ouvert des portes ici, laissant apparaître les contours de nouvelles contrées musicales. Les entendre aujourd’hui, 10 ans après leurs derniers et probablement repensées pour l’occasion, fera peut-être renaître les feux d’un ancien volcan qu’on croyait éteint. C’est tout le bien qu’on se souhaite ! (Dès 19h à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — 15 €.).