Depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle, des américaines appellent à rejoindre un mystérieux mouvement baptisé 4B. De quoi s’agit-il ? Que préconise-t-il ? Trois indices : il vient de Corée du Sud, ses membres sont exclusivement des femmes, et il rejette catégoriquement les relations traditionnelles avec les hommes, pour dénoncer un système patriarcal oppressant.
Un monde sans hommes. Voilà ce que préconise le mouvement féministe 4B, dont se revendiquent ces derniers jours certaines américaines, qui se filment sur les réseaux sociaux en train de se couper les cheveux. Leur objectif : dénoncer l’élection de Donald Trump à la présidentielle face à Kamala Harris… et la victoire de la masculinité toxique aux États-Unis.
La Corée du Sud à l’origine du mouvement
Ce mouvement 4B, qui encourage les femmes à refuser tous types de relations avec les hommes, quelles qu’elles soient, vient de Corée du Sud. Il a vu le jour il y a cinq ans, après une série de féminicides, mais certaines et certains y voient une extension du mouvement Escape the Corset qui se bat depuis longtemps contre les standards de beauté imposés aux femmes en Corée : maquillage, cheveux longs, etc…
Le principe des quatre « B »
Quelle que soit son origine, le principe de ce mouvement est simple : encourager les femmes à rejeter leurs rôles et leurs relations traditionnelles avec les hommes pour éviter les discriminations et les violences sexistes. Concrètement, 4B préconise de rester célibataire, de ne pas avoir de relations sexuelles avec les hommes, de ne pas se marier et de ne pas avoir d’enfant. L’abréviation « 4B » provient de quatre mots qui commencent tous par « bi« , qui signifie « non » en coréen… « Bihon« , non au mariage hétérosexuel ; « Bichulsan« , non à l’accouchement ; « Biyeonae« , non aux rencontres amoureuses ; « Bisekseu« , non aux rapports sexuels.
Les femmes contre-attaquent
Pour beaucoup de femmes coréennes et désormais américaines, ce mouvement dénonciateur du système patriarcal et nataliste de la Corée représente un moyen de reprendre le contrôle de leur vie face à un système politique qui, selon elles, marginalise les droits des femmes. Pour rappel, lors de son premier mandat, Donald Trump avait permis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, qui garantissait depuis 1973 le droit à l’avortement aux Américaines sur l’ensemble du territoire.