Theodora, la chanteuse la plus kawaii du 93, sera dans le Nova Club jeudi 28 novembre pour parler de son premier album Bad Boy Love Story qui se tape l’incruste dans nos playlists cet hiver !
Theodora, 20 ans, le look d’une fée sous ecsta et le phrasé d’une « bad girl », est l’une des révélations musicales de ces dernières années. Radio Nova vous l’avait présentée à l’occasion du Bal de Nova « 40 ans de rap » en collaboration avec Converse il y a un an. La chanteuse aux cheveux roses s’est faite connaitre du public en 2023 avec son titre « Le paradis se trouve dans le 93 », et a solidifié sa fan base avec deux EP « Lili au paradis » tome 1 &2. En début novembre elle sort un premier album Bad Boy Love story, porté par un son qui donne plus la pêche qu’un lisopaïne : « KONGOLESE SOUS BBL ».
A Radio Nova, on a été conquis par Bad Boy Love story, qui inscrit définitivement Theodora sur la liste des artistes à suivre de près.
Un album très varié qui approche pleins de genres musicaux
Dans ce premier album, la chanteuse d’origine congolaise, montre l’étendue de ses influences musicales et de ses capacités en passant de l’hyperpop avec « FNG », au rap avec « Big boss lady », sans oublier les influences afro dans « Kongolese sous BBL » et « Fashion Design », et la pop aux accents RnB dans « 243 km/h », et plus surprenant, les accents rock du titre « Mon casque ».
Cette variété de style est soutenue par une voix aussi très versatile. Comme un caméléon, elle adopte tantôt une voix suave, tantôt une voix aux accents enfantins. Et pourtant, ça ne donne pas un fourre-tout sans ligne conductrice, Théodora réussie à construire une identité très marquée, qu’elle nuance au gré des styles.
« Kongolese sous BBL » bien plus qu’un hit qui parle de fesses
Notre coup de cœur de l’album, c’est « Kongolese sous BBL« . Parce que le son rentre inévitablement dans la tête (mmmh…maya l’abeille..), mais surtout parce que son identité musicale, très riche, et ses références à la pop culture en font la chanson de la génération « Tanaland » (pays fictif interdit aux hommes où les femmes peuvent s’habiller comme bon leur semble).
Depuis ses débuts, Theodora s’approprie une hyperféminité qui n’est pas souvent associée à la banlieue, dont elle se revendique. Le rose, couleur emblématique depuis le film Barbie de Greta Gerwig, très présent dans son esthétique inscrit Theodora dans cette génération de femmes qui affichent leurs ambitions de redorer le blason d’une féminité qui prend de la place, qui se voit, et visiblement dérange. « KONGOLESE SOUS BBL » est pour cela un hymne à la féminité, mais aussi une dédicace spéciale à la beauté des femmes noires, deux fois plus stigmatisée.
Pour exemple, la pochette de « Kongolese sous BBL » reprend un meme internet connu mais inverse le déroulement de l’histoire et passe du blanc au noir. L’image originale représente une jeune femme plantureuse habillée légèrement qui trouve un livre, le ramasse et, à mesure de sa lecture, se rhabille et perd ses formes, comme si le savoir annulait d’office l’envie de mettre des talons et des mini jupes. Theodora souligne le sexisme et la négrophobie derrière cette image qui associe les formes généreuses et l’hyper féminité (maquillage / jupe / talons, etc.) à la superficialité et la vulgarité. À ce principe, elle fait un sacré pied de nez en retournant la morale de l’histoire : pourquoi, le mieux, serait du coté du moins ?
On retrouve ce thème dans d’autres morceaux comme : « Big boss lady » avec les lyriques : “c’est trop long donc elle n’aime pas mon tissage”, “c’est trop haut donc n’aime pas mes cuissardes” : en règle générale, les femmes noires sont toujours « trop ». Suivant l’exemple de ses ainées américaines Nicki Minaj ou Megan Thee Stallion, Theodora incite ses paires à être fières de leur identité plutôt que de la cacher.
Et puis, au-delà de la critique sociale, Bad Boy Love Story est musicalement très bon, ingénieux et rafraîchissant, et devient déjà un album qu’on ne se lasse pas d’écouter en 2 semaines, et on dit « ouf » !