Grâce à la science, tout est possible
Commençons par retracer le cycle de vie de l’insecte en question : une abeille, ça ne vit pas très longtemps, six à sept semaines tout au plus. Au cours de sa courte vie, l’abeille occupera successivement différents postes, dans une sorte de promotion sociale par l’âge. La jeune abeille commence ainsi nettoyeuse, devient ensuite nourrice pour les larves, passe ensuite magasinière, ventileuse, etc., avant d’être promue butineuse et d’avoir l’immense privilège de pouvoir s’aventurer hors de la ruche. La consécration, en quelque sorte.
Sauf que voilà, une fois en haut de l’échelle sociale, les abeilles commencent à vieillir très vite. Leurs ailes s’usent, leurs poils tombent et leurs facultés cérébrales s’amenuisent progressivement. Simple effet de l’âge ? Pas tout à fait, puisque plusieurs études ont montré que les nourrices de 5 semaines sont toujours en bon état, alors que les butineuses de 5 semaines frôlent Alzheimer. Comme quoi la promotion sociale n’a pas que du bon.
Un groupe de chercheurs s’est donc demandé s’il était possible de régénérer le cerveau endommagé des butineuses. Après quelques expériences un peu compliquées, ils se sont rendus compte que… oui ! Il suffit de réassigner des butineuses à un poste de nourrice pour observer dix jours plus tard une amélioration de leurs capacités cognitives.
Les chercheurs ont ainsi mis en évidence « une certaine souplesse » du cerveau des abeilles, qui, si elle se retrouve chez l’humain, pourrait être une piste à exploiter dans la lutte contre les maladies dégénératives.
Retourner pouponner pour sauver notre cerveau de la dégénérescence ? Ca va plaire aux féministes, tiens.
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