Le groupe de Soweto a littéralement retourné l’Opéra de Lyon le 30 mai dernier lors des Nuits Sonores.
Pour comprendre leur musique explosive mêlant spiritualités africaines, rythmes percussifs, soul et esprit punk, Mathieu Girod est parti à leur rencontre.
BCUC (pour Bantu Continua Uhuru Consciousness) signifie l’homme en marche vers la liberté de conscience. Ce groupe originaire du township de Soweto a bouleversé les codes de la musique sud-africaine en proposant une nouvelle approche des sonorités traditionnelles du pays.
Ils nomment leur musique « AfricanGunGunGu ». Leur son puise dans les racines ancestrales des ethnies sud-africaines (percussions, sifflets zoulou et shona) ainsi que dans les musiques plus actuelles telles que le free-jazz pour l’improvisation, la soul pour le chant et le punk-rock pour la basse électrique.
Des morceaux qui durent plus de 15 minutes où l’orchestre est mené par deux voix distinctes : celle de l’envoûtante chanteuse Kgomotso Neo Mokone et celle de notre invité, l’infatigable Zithulele « Jovi » Zabani Nkosi. « Le Ying et le Yang ! » nous dit-il.
BCUC, c’est une véritable transe qui contamine et qui porte un message socio-politique. Elle s’adresse aux ouvriers miniers, aux marins et au peuple des townships et également aux esprits des ancêtres… avec qui le groupe entre en connexion à chaque concerts.
En 2016, le groupe rencontre Antoine Rajon (manager de Vaudou Game) par l’intermédiaire de Jean-Louis Brossard (co-fondateur des Trans Musicales de Rennes). BCUC va faire une prestation remarquée, ce qui les fera tourner sur les plus grandes scènes internationales et les amènera en studio.
Our Truth, leur premier album sorti en 2016, est une introduction à leur univers singulier. Il sera suivi deux ans plus tard par Emakhosini, ce lieu où l’on communique avec les ancêtres. Deux rites initiatiques que propose le groupe avec ces deux disques pour nous inviter à nous soigner avec leur nouvel album The Healing, sorti le 10 mai 2019 sur le label Buda Musique.
« Nous jouons la musique des prisonniers, des ouvriers dans les mines, des gens opposés aux gouvernements. […] On ne respecte aucune normes. hormis celle d’être en connexion avec nos ancêtres.»
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