Un demi-siècle après Neil Armstrong et son grand pas pour l’humanité, la romancière de « L’Art de perdre » aborde le spleen des moonwalkers, le temps d’un duo récit-danse avec le chorégraphe Orin Camus.
« Mission : Artémis », du nom de la déesse jumelle d’Apollon. Cinquante ans après le programme Apollo 11 et les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la lune le 21 juillet 1969, les Américains parlent (enfin, encore, sérieux ?) d’y retourner – en permettant cette fois à une femme de fouler du pied notre légendaire satellite. L’expédition serait prévue pour 2024, claironne Donald Trump sur la rampe de lancement de sa campagne de réélection, en n’y voyant qu’une simple étape vers Mars. Coût de l’opération : trente milliards de dollars, que le président au teint de peau saturnien suggère de financer en tapant dans le budget alloué d’ordinaire aux étudiants boursiers, ou en faisant appel à des fonds privés – via le projet Space X d’Elon Musk ou Blue Moon de Jeff Bezos. Mais que savent ces terriens du spleen lunaire ? De l’étrange mélancolie qui semble avoir foudroyé les douze astronautes ayant eu l’extrême privilège de baguenauder sur l’astre gris, jusqu’en décembre 1972 ?
Vous ne comprenez rien à la lune. Titre d’un souple récit écrit en 2018 par la romancière Alice Zeniter (L’Art de perdre, Goncourt des lycéens 2017), inspiré du documentaire Moonwalk One de Theo Kamecke, qu’elle interpréta sur scène en tandem avec le danseur et chorégraphe Orin Camus à l’invitation du festival Concordan(s)e ; spectacle joué au Havre, à Bordeaux ou début juin à Paris, au Grand Palais dans le cadre de la maousse exposition La Lune : du voyage réel aux voyages imaginaires, visible jusqu’au 22 juillet. En attendant de pouvoir postuler pour figurer parmi les passagers de la mission Artémis, ce texte vous sera lu ce soir en intégralité dans l’habitacle de ce vaillant module radiophonique, suivi d’extraits de Celui qui attendait de Mathieu Potte-Bonneville (sur le troisième homme, Michael Collins) puis d’Une vie à brûler, l’autobiographie de l’écrivain-pilote James Salter. Vers l’infini et au-delà, mon vieux Buzz !
Une émission imaginée et animée par Richard Gaitet, réalisée par Sulivan Clabaut. Programmation musicale : Michael Liot.
Photo d’Alice Zeniter & Orin Camus : Delphine Micheli.
Photo d’Alice Zeniter à Nova : Rémi Benchebra.