Le chanteur estampillé Blue Note était de passage dans Néo Géo pour un magnifique live et un entretien fleuve
Quelque part entre modern jazz, hip hop, soul ou tous les styles de musiques que vous voudrez bien citer, José James se fait remarquer grâce à son album « The Dreamer », sorti sur le label de Gilles Peterson (encore lui!) qui avait flashé sur son EP du même nom.
Agé d’une trentaine d’année, le chanteur est aujourd’hui signé chez le prestigieux label Blue Note, pour lequel il sortira un nouvel album, « No Beginning No End » qu’il est venu présenter avec des mots, mais surtout en live.
Tous propos extraits du Néo Géo de Bintou Simporé, the one and only.
Merci et bravo à elle au passage.
Bintou : Hello José ! Vous arrivez d’où, là ?
José James : Directement de l’aéroport. De JFK, à New York.
B : C’est une période mouvementée pour vous, non ?
JJ : Oui… C’était un peu étrange avec l’ouragan Sandy. Mais bon, on s’est est sortis et là, nous sommes contents d’avoir pu venir à Paris !
B : Est-ce que vous avez des rêves, en cette période électorale ?
JJ : Bien sûr ! Je suis né un 20 janvier, donc j’ai un nouveau président tous les 4 ans, pour mon anniversaire !
Mon album s’appelle « No Beginning, No End ». Pas de limites, pas de frontières
B : Quand avez-vous rencontré Gilles Peterson ?
JJ : Ca remonte à 2006, à Londres. Il a entendu mon EP qui comportait la chanson « The Dreamer » ainsi qu’une reprise d’« Equinox » de John Coltrane… Il m’a dit qu’il venait de monter un nouveau label, Brownswood Recordings, et m’a demandé si j’avais envie de faire un album dessus. Ca a été le début d’une jolie amitié et ça m’a permis de sortir mon premier album, The Dreamer… avec pas mal de succès.
B : Le premier album est plus jazz, le second plus soul… et le troisième, tout à la fois ?
JJ : Absolument. C’est juste moi, juste l’artiste José James. D’ailleurs, il s’appelle « No Beginning, No End ». Pas de limites, pas de frontières, entre la pop, la soul, le R&B, le jazz, le blues, le gospel, le folk, le songwriting, l’indie… et la world music aussi avec Hindi Zahra, qui est présente sur l’album. Tout ce qu’on peut désirer.
B : Ce nouvel album est sur le label Blue Note, vous devez en être fier ?
JJ : Tout à fait ! C’est mon premier album de jazz chez Blue Note, qui est l’un des labels de jazz les plus importants de tous les temps. C’est un grand honneur d’être dans leur catalogue, aux côtés d’artistes comme Herbie Hancock, Thelonious Monk, ou, plus récent, Robert Glasper. C’est vraiment génial. C’est le lieu d’une musique noire progressiste.
B : Est-ce que vous êtes un collectionneur de disques ?
JJ : Oui, quand même. Pas autant que Gilles Peterson, mais j’ai mes favoris. Mon numéro un, c’est « I Want You » de Marvin Gaye. Je l’ai acheté à Détroit. J’aime aussi beaucoup Al Green, Sam Cooke, tous ceux-là… Je les appelle mes oncles. Ils m’ont guidé, en quelque sorte.
B : Qui vous a donné envie de chanter du jazz ?
JJ : C’est juste en écoutant des albums… Quelques artistes ont eu plus d’importance que d’autres : Billie Holiday, Ella Fitzgerald, John Coltrane, Miles Davis… On se fait ensorceler par leur musique, c’est comme si elle t’aspirait. Et on veut en savoir plus.
Ensuite, il y a eu l’influence du hip-hop des années 90 : Digable Planets, De La Soul, A Tribe Called Quest – ils utilisaient tellement de samples jazz, ça m’a donné envie d’en apprendre plus sur cette musique. J’ai découvert le hip-hop et le jazz en même temps, ce qui est une bonne éducation.
B : Pouvez-vous nous parler de cette chanson enregistrée avec Hindi Zahra ?
JJ : On l’a enregistrée ici, à Paris… c’est d’ailleurs la première chanson de l’album que nous ayons enregistrée. Je voulais vraiment travailler avec Hindi, je trouve que c’est une des chanteuses les plus exceptionnelles actuellement, j’adore son mélange des cultures marocaine et parisienne. Elle m’a vraiment aidé à élargir mon horizon, à découvrir de nouvelles manières d’écrire des chansons… On s’est beaucoup amusé ensemble, je l’adore.
B : Un de vos morceaux s’intitule « Trouble ». De quel genre de problèmes parlez-vous ?
Des choses liées à l’amour, l’exil, la peine… Les relations, la communication avec quelqu’un à qui on essaie de dire ce que l’on ressent. Parfois, on essaie de se dire à soi-même ce qu’on ressent.
En tant qu’homme, c’est difficile d’exprimer ses sentiments. Et c’est bien là mon intention.
Remerciements à Camille Diao pour la traduction