1979, à New York. Au fond d’un club une femme d’une quarantaine d’années regarde des ados devenir fous face à un DJ qui ne fait pas que passer des disques. Il parle, interagit avec son public, il crée presque ses propres morceaux, en improvisant dans ce qui n’est ni du spoken word, ni du chant. Sylvia Robinson ne sait pas encore qu’on appelle ça du rap, mais elle sait qu’elle a trouvé ce qu’elle cherchait.
À 44 ans, Sylvia est à la tête d’un label qui a déjà vécu son heure de gloire. All Platinum records, fondé en 1966 avec son mari, Joe Robinson, a porté plusieurs grands succès de la soul noire américaine. Mais la mode est passée. Et Sylvia n’est pas du genre à s’attarder quand la tendance est ailleurs.
Il faut dire que Sylvia Robinson fréquente cette industrie musicale depuis qu’elle a 15 ans, chantant aussi bien du rythm’n’blues, que de la soul jusqu’au funk et disco. Pourtant en 1979 elle fonde un label qui va marquer un genre nouveau le rap. Ce label c’est Sugar Hill Records, derrière des tubes comme « Rapper’s Delight » ou encore «The Message ».
Une épisode écrit et raconté par Clémentine Spiler, réalisé par Malo Williams. Pour écouter la bande son de Pionnières, c’est par ici.
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