Le batteur de Grateful Dead s’associe à la recherche scientifique afin de développer la pratique de la musicothérapie
C’est le Time Magazine qui nous rapporte cette belle aventure.
Le cerveau humain regorge de zones d’ombres inexpliquées pour la communauté scientifique. Et encore plus, s’agissant des maladies causées par le vieillissement comme Alzheimer ou les démences en tout genre, ou pathologies graves responsables de la détérioration irréversible des facultés cognitives des individus atteints.
A ce stade, aucune guérison n’est envisageable durablement, mais des solutions à court terme existent. La Musique et le rythme font partie de ces méthodes curatives peu explorées.
Mickey Hart (ci-dessous), célèbre batteur du groupe phare des années 70 « Grateful Dead », a expérimenté cet incroyable pouvoir sur sa propre grand mère, atteinte de démences. Alors qu’elle n’avait pas prononcé un mot depuis près d’un an, Mickey Hart décide de venir lui rendre visite à son domicile avant qu’elle ne soit admise en maison de retraite. Il joue pour elle une dernière fois. Alors qu’il entonne un morceau doux en insistant particulièrement sur les basses, une larme coule le long de sa joue. Puis sa grand-mère se met à répéter son prénom à plusieurs reprises. « Ce fut l’une des expériences les plus importantes de ma vie, qui m’a montré ce que la puissance du rythme pouvait faire », a déclaré le batteur, ému.
Cette expérience n’est pas unique en son genre : les médecins et certains thérapeutes de la musique savent depuis longtemps que le rythme peut atteindre des endroits vitaux du cerveau, pour permettre de rétablir les fonctions perdues chez les personnes atteintes de démence, de la maladie de Parkinson, de lésions cérébrales dévastatrices, ou même pour lutter contre l’anxiété et la dépression.
Toutefois, personne n’est à même actuellement d’expliquer les tenants et les aboutissants de ce phénomène. Pour le moment, il est impossible d’exploiter cette puissance réparatrice sur le déclin neuronal de façon durable.
Nos vies dépendent fortement du rythme, ce n’est un secret pour personne. Que l’on soit mélomane ou pas, les choses sont les même pour tout le monde. Des battements du cœur à l’écoute quotidienne de Nova, la puissance rythmique est inhérente à toute activité humaine. A l’origine, Mickey Hart a ressenti ce pouvoir sur scène. Et après l’expérience qu’il a connue avec sa grand-mère, il ne pouvait pas en rester là.
le rythme peut atteindre des endroits vitaux du cerveau
Cette facette inexplorée qu’il méconnaissait, l’intriguait tellement qu’il se devait de l’approfondir : « Je veux savoir pourquoi et comment cela s’est passé ». Il a donc rencontré Adam Gazzaley, directeur du Centre de Neuroscience en imagerie à l’Université de San Francisco, afin de l’aider à mener cette bataille de front et à apporter son expérience en matière de musique. Esemble, ils ont décidé de mener une étude – dont on vous épargnera les détails techniques indigestes, afin de déterminer si la source externe du rythme peut aider un cerveau blessé.
Cette technique – appelée communément la « musicothérapie » – en est à ses premiers balbutiements. Les essais réalisés ont permis d’établir que la musique véhiculait des émotions chez les patients. Or, cette même émotion peut améliorer sensiblement la mémoire par exemple. Le but ultime de ce binôme inattendu est d’arriver à faire prescrire par les médecins des rythmes particuliers pour telle ou telle pathologie. « Ce n’est pas l’art de la musique que nous cherchons, mais c’est la science de la musique », déclare Hart.
Ne soyez donc pas étonnés si d’ici peu votre médecin vous prescrit Nova comme posologie quotidienne. On ne saurait que trop vous préconiser, pour une fois, l’automédication. Depuis le temps qu’on vous dit que la musique, en plus d’adoucir les mœurs, est une fontaine de jouvence…