À l’occasion de la compilation Nova Danse, Pionnières se penche sur l’histoire de femmes qui ont écrit l’histoire de la danse. Écoutez aussi les destins de Josephine Baker, Isadora Duncan et Misty Copeland. FLO6X8
Été 2012, à Séville. Un beau matin, dans une grande banque de la ville andalouse, les clients réguliers viennent faire leurs affaires. La période est tendue. L’Espagne se trouve au beau milieu d’une crise économique mondiale. Après au sauvetage des banques in extremis par l’Union européenne et le gouvernement espagnol, la population, comme beaucoup d’autres en Europe, éponge les dettes à coups de politiques d’austérité. La révolte gronde. Depuis un an, dans de nombreuses villes d’Espagne, un mouvement de contestation a pris place. Ils et elles se nomment Les Indignés. Manifestations, actions de désobéissance civile, la contestation est rentrée dans la vie quotidienne des Espagnols.
Ce matin-là dans la queue du guichet de banque, une femme, toute de noir vêtue, se met à claquer des mains. Puis, des talons, qu’elle porte noirs, et qui résonnent d’un son métallique. Et bientôt, une voix s’élève, puis deux, puis trois.
Il ne faut pas beaucoup de temps aux clients pour se rendre compte que c’est une véritable représentation de flamenco qui se déroule sous leurs yeux, dans ce bureau de banque. Mais pourquoi, à cet endroit-là Celles qui dansent devant eux ont un nom, c’est un collectif, qui s’appelle FLO6X8. Flo, l’abréviation de “flamenco” et 6×8 pour la mesure rythmique classique du genre.
Pour aller plus loin :
– Le travail du chercheur de l’Université de Cambridge Matthew Machin-Autenrieth, Flashmobs and flamenco: how Spain’s greatest artform became a tool for political protest