Le contre-espionnage citoyen investit les grandes villes françaises
Depuis le 29 novembre dernier, il est possible de localiser les caméras de surveillance installées à Paris et dans certaines villes de sa proche banlieue.
Le site collaboratif Paris sous-surveillance recense ainsi le nombre et l’emplacement de ces armes de supervision massive, en prenant soin de noter :
1) la nature de l’opérateur (privé / public) qui les utilise
2) la nature du site observé (magasin, banque, voirie…)
3) l’apparence physique des caméras (boîte, dôme, encastré)
4) leur localisation exacte (coordonnées GPS)
5) leur orientation (nord, sud, est, ouest / sol, ciel)
6) Et va même jusqu’à en fournir l’image avec Google Street View : c’est l’arroseur arrosé !
Ouvertement libertaire, le site invite ses visiteurs à “hacker les surveillants” en signalant l’apparition de toute nouvelle caméra dans l’espace urbain, sans oublier de noter les dites informations la concernant (emplacement, type…). Pour leur faciliter la tâche, les Big Brother’s hackers ont mis au point une application Androïd sans pubs, gratuite, libre et disponible en open source – évidemment.
On ne saurait par ailleurs taxer ces derniers de parisianisme puisque leur application a d’ores et déjà franchi le périph’ pour prendre ses quartiers à Lyon, Rennes ou encore Marseille.
Impulsée en France sous le précédent quinquennat, la mode des caméras de surveillance a pris, dans le monde et depuis un certain temps déjà, une ampleur inédite, alors même qu’on peine à en justifier les réels bénéfices pour les citoyens. A ce titre, les cartographies interactives et citoyennes des sites “Sous-surveillance” semblent bel et bien constituer un viatique efficace contre la multiplication exponentielle des outils de contrôle biopolitique.
Reste à savoir si l’on a envie de zigzaguer à longueur de journée pour se substituer à leur regard inquisiteur. A moins qu’on organise par leur intermédiaire un jeu de cache-cache géant… ?