Créateur de l’Afro M’Godro Blues Rock, le chanteur et guitariste mahorais chante son île en fusionnant les traditions de l’Océan Indien avec le groove du Mississipi
Lors du Festival au Fil des Voix, Mathieu Girod s’est rendu au 360 Paris Music Factory pour rencontrer M’Toro Chamou. Juste après son concert dans ce fameux lieux niché au cœur du 18ème arrondissement de Paris, le musicien rebelle mahorais en a profité pour raconter son histoire et présenter son nouvel album, « Sika Mila » (traduction: « préserver sa culture »).
M’Toro Chamou a grandi dans la ville portuaire de Dzaoudzi, située sur un piton rocheux à proximité de la Petite-Terre, la deuxième île de Mayotte. Son premier pas dans la musique fut les écoutes de disques de rumba congolaise ou de blues américain de son père, un mélomane qui passait son temps libre à réparer magnétophones, radios et tourne-disques.
Sa vie prend un tournant lorsqu’un de ses voisins, fan de Fela, lui offre sa première guitare. Le gamin des quartiers mahorais devient alors musicien. Après avoir importé le hip-hop dans sa ville avec son groupe M’Tsapéré Power, il va se rapprocher des rythmes traditionnelles de son île (M’Godro, Chengué, Shigoma) qu’il va mêler à ses influences blues et rock. Cette musique, il l’a nomme l’Afro M’Godro Blues Rock et va en faire son arme de résistance. Il adopte alors le nom de « M’Toro » (le marron révolté) et Chamou (diminutif de Chamsidini) et, commence à propulser sa musique panafricaine aux quatre coins de la planète. 7 albums et plus de 20 ans de luttes, de concerts et d’énergie, que l’artiste divulgue au micro de Nova.