Dans sa maison de Nantes, cet écrivain traîne-savane déclame un programme d’évasion poétique, qui fait d’ores et déjà de lui le candidat le moins fatigant de France pour affronter Macron en 2022.
« Je propose qu’on inverse la vapeur ». Ne nous voilons pas la face : tapis dans l’ombre, des capitaines d’industrie déterminés à redresser le pays attendent la fin du confinement pour remettre le turbo et la nation au turbin. C’était compter sans l’entrée en résistance du journaliste et écrivain Guillaume Jan. Membre émérite du jury du Prix de la Page 111 remis chaque automne sur Radio Nova, randonneur en tongs dans les Ardennes de notre opération Rimbaud Warriors, amoureux du Congo dont il sut faire le décor électrique et tonitruant de nombreux récits (Le Baobab de Stanley, Traîne-savane, jusqu’à Samouraïs dans la brousse, publié en 2018 aux éditions Paulsen), ce Breton casé à Nantes riposte avec un mini-manifeste hédoniste pour demain.
« Ceux qui ne sont rien seront tout. On ne travaillera que cinq semaines par an. » Le patronat tremble sur ses bases. « La Marseillaise sera remplacée par Salut à toi de Bérurier Noir. » Les hyènes du Rassemblement National tournent de l’œil (jaune). « Les ZAD seront protégées par des cordons bleus de policiers. » Didier Lallement vient de faire une syncope. Et Guillaume Jan d’égrener, avec la fougue de son héros Jean-Pierre Léaud, tout un chapelet de mesures libertaires, causant d’urbanisme, de justice sociale ou d’agriculture – sans oublier les joueurs de banjo, les piliers de bar ou les « douanes, reconverties en librairies gratuites ou en piscines naturistes ».
Celui qui travaille aujourd’hui à un essai biographique sur son quasi homonyme, le géographe breton Guillaume Lejean (1824-1871) cité à de nombreuses reprises par Jules Verne dans Cinq semaines en ballon, semble d’ores et déjà le candidat le moins fatigant de France pour affronter Macron en 2022. Gonflé !
Visuel © Pink Flamingos, de John Waters (1972).