Un Anglais lance la 1ère Marine privée depuis le 19e siècle
Devenir corsaire au XXIème siècle ? Un rêve de gosse qui, à l’âge adulte, peut vous conduire tout droit à Sainte-Anne ? Une folle lubie ? Doublée d’anachronisme en plus ? Pas si sûr…
Ca fait belle lurette qu’on n’a pas vu des civils armés sillonner les mers à la recherche de pirates ou de navires ennemis. C’est pourtant ce que s’apprête à faire Anthony Sharp, un pimpant investisseur britannique qui a fait fortune dans les hautes technologies, et compte aujourd’hui mettre le fruit de son labeur passé au profit de la lutte privée contre la piraterie.
L’idée est d’armer des navires en hommes (60 ex-loups de mer de la Royal Navy par bateau) et en matériels, afin qu’ils convoient des pavillons de commerce dans les zones les plus dangereuses de la planète, les mers notoirement infestées de pirates : côtes somaliennes, Golfes d’Aden et de Guinée, Détroit de Malacca…
Pour ce faire, le tycoon a créé Typhon, la première marine privée depuis le XIXème siècle. L’entreprise ouvrira officiellement ses portes – ses écoutilles – le 7 février prochain et commencera à appareiller ses corvettes en avril.
La pratique
En pratique, Sharp espère tirer parti des restrictions budgétaires dont pâtit l’US Navy depuis quelques temps, pour affirmer son leadership. Cela dit, il devra faire face à la concurrence des opérateurs de sécurité privés embarqués – Blackwater par exemple. Ces derniers ont un gros avantage par rapport à une entreprise comme Typhon, c’est qu’ils ne montent à bord des navires de commerce que le temps de traverser une zone à risque, ce qui engage des frais bien moindres.
De surcroît, on peut se demander si Anthony Sharp n’a pas raté le coche en lançant son bébé-à-foc en 2012 : en effet, le nombre d’actes de piraterie a fortement chuté l’année dernière, réduisant de facto la facture des armateurs qui sollicitent la présence de milices privées pour réduire le coût des assurances.
On rappellera pour conclure que le nom de cette société nautique d’un nouveau genre vient du démon grec Typhon (ou Typhée) qui, en son temps, mit les dieux de l’Olympe en déroute, et profita de l’occasion pour foutre une bonne raclée à Zeus
(Le saviez-vous ? Foutre ne se conjugue pas au passé simple, d’où cette tournure profitable).
Plus d’infos sur Wired (en anglais)