Le coordinateur de ce podcast a un message pour vous. Notez bien le nouveau nom de notre rendez-vous quotidien « d’utopies poétiques pour futurs désirables », déluge de bonnes idées dans un monde déconfiné.
À compter du 11 mai, Le monde d’après, notre podcast « d’utopies poétiques pour futurs désirables » diffusé du lundi au vendredi dans la matinale de Radio Nova, coordonné par Richard Gaitet et réalisé par Benoît Thuault, change de drapeau et devient L’Arche de Nova.
« On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste ! » Au début des années 70, c’était – déjà – le mot d’ordre d’un tourbillon de propositions poétiques susceptibles d’enrayer les ravages de la civilisation industrielle : L’An 01, cette merveilleuse BD signée Gébé, cette « utopie drolatique assez sérieuse » selon Jacques Doillon, qui aida l’auteur-dessinateur à en faire un film, indispensablement stimulant en cette période de grand flou, propice aux chambardements. En avril 2000, lors de la réédition de son chef-d’œuvre aux éditions L’Association, Gébé notait en postface : « … l’utopie, rébellion non-violente, lance un pont invisible dont l’arche, ancrée dans ce présent affligeant, enjambe le décevant avenir prévisible et touche une rive inconnue, vierge, où la vie pourrait prendre un cours différent, sans marchés financiers ni poisons industriels, ni distractions viles et sans tyrannies inesthétiques. »
Soit ! D’une arche à l’autre… et si c’était toujours le moment de tout réinventer, à l’heure du déconfinement des corps et des idées ? Tel le navire biblique qui survécut au déluge, L’Arche de Nova voguera en mer utopique et embarquera tout un bestiaire d’artistes pour continuer d’imaginer des hypothèses grandioses, des propositions magistrales, des scénarios farfelus, des raisonnements magiques, des logiques insensées, des démonstrations imparables, de noirs vertiges… à contre-courant du pessimisme apocalyptique. Musiciens, écrivaines, cinéastes, dessinatrices, philosophes… Chaque jour, en trois minutes, l’un d’entre eux montera sur le pont pour transmettre sa vision de la société de demain, le temps d’une note vocale très sérieuse ou complètement délirante.
Le concept restera le même : mettre les utopies à l’essai, façon laboratoire des espoirs, pour tenter de repenser, tous ensemble et sans limites, la société, l’amour, le sexe, le travail, l’éducation, la culture, la nourriture, la politique, ou notre rapport à la planète.
Donc, notez bien, fini Le monde d’après. Grimpez dans L’Arche de Nova, joli navire en voyage vers l’avenir.
Pour voir le documentaire de Pierre Carles sur L’An 01, avec beaucoup d’extraits du film, des interviews de Gébé aux beaux yeux mélancoliques et pas mal d’archives montrant des gonzes, syndicalistes, journalistes ou politiciens, partisans de la croissance zéro, qui tentèrent dans les années 70 d’alerter les foules d’un monde courant à la catastrophe… c’est ici.
Visuel © Evan tout-puissant, de Tom Shadyac (2007).