Et si l’art avait raison de la guerre civile ?
La photo s’est répandue sur la Toile à la vitesse de la lumière – ce qui n’a rien d’étonnant puisque le monde est relié par fibre optique… En 5 heures, elle a été “likée” 20.000 fois et partagée 14.000. Mais qu’est-ce qui agite autant les réseaux sociaux ?
Une fresque murale, la reproduction d’un tableau viennois à vrai dire. Celle du “Baiser”, célébrissime tableau de Gustav Klimt (1907-1908), graffée par l’artiste Tammam Azzam de l’Ayam Gallery sur un mur syrien déconfit et criblé d’impact de balles.
Cette fresque ne se contente pas d’être belle, ni d’épouser à merveille le décor chaotique qui lui fait fond – les rectangles et les ronds qui, dans le tableau de Klimt, parsèment la parure dorée des 2 amants révèlent ici les stigmates de la guerre civile. Non, la valeur de cette fresque murale n’est pas qu’esthétique ; elle est d’abord testimoniale. Elle rappelle à notre bon souvenir que le régime syrien est en guerre contre son peuple depuis bientôt 2 ans, et ce dans l’indifférence générale. 50.000 personnes ont été tuées depuis les premières manifestations en mars 2011 contre le régime de Bachar Al-Assad.
Comme ces amants perdus dans une étreinte éternelle, la guerre civile perdure en Syrie. Reste à savoir, de l’art ou de la guerre qui aura le dernier mot ?
Le tableau original de Klimt, conservé au Palais du Belvédère à Vienne (Autriche) :