Le jeune rappeur iranien Emad Ghavidel tente d’insuffler un peu de social dans le hip-hop persan.
On connaissait déjà le rock clandestin iranien, mis en scène dans le film Les Chats Persans. Voici à présent venir la scène hip-hop underground, qui se développe à Téhéran malgré la politique ultra-conservatrice de Mahmoud Amadinejad – en Iran, le rap est souvent considéré comme haram par les autorités, seuls quelques rares artistes comme Yas sont autorisés. Les autres tentent d’échapper aux contrôles en se contentant de poster des vidéos sur Internet.
Emad Ghavidel jeune rappeur de 23 ans, fait partie de cette nouvelle scène. Sa première chanson, c’était « Battle For Homs », un texte à deux voix en solidarité avec les combattants syriens de la liberté.
En général, Emad rappe sans tabous sur les maux de la société iranienne – il a par exemple écrit un texte sur les femmes qui se font brûler le visage à l’acide sous prétexte d’amoralité, le genre de choses « qui ont déjà eu lieu en Iran ». Dans son dernier clip, « Chauffeur de taxi », il raconte le difficile quotidien des classes populaires iraniennes. Et c’est un succès : repris par PMC, chaîne de télévision iranienne, basée à Los Angeles, le morceau fait le buzz.
Emad Ghavidel appelle les rappeurs persans à oublier les thèmes récurrents du hip-hop – fêtes, amour et sexe – et à se tourner vers un hip-hop plus responsable : « il est temps pour les rappeurs de se tourner vers les vrais problèmes qui les entourent et qui les concernent aussi directement (…) Quand les gens négocient pour 30 centimes d’euro, c’est qu’il y a un problème ».
Pas embêté et même plutôt félicité pour l’instant, le jeune rappeur iranien explique ne pas avoir pris de risques en traitant des problèmes économiques et sociaux que personne ne peut nier, sans véritablement s’aventurer sur le terrain de la politique
En tout cas, on lui souhaite le meilleur.