À Bruxelles, cette enseignante « d’aérobic sauvage et grotesque » se déhanche pour la création citoyenne de « temples de la danse » autogérés, ouverts 24h/24, générateurs d’énergie renouvelable. Shake ton booty, baby !
« C’est à vos adorables fessiers que je m’adresse, mes petits canards. » Shorty d’or, perruque blonde, maillot rose, bandeau rose, collants roses. Chaque lundi soir à Bruxelles, la Professeure Postérieur enseigne le « sprot », « aérobic sauvage et grotesque bien moins ennuyeux que son cousin germain, le sport », pour « faire taire ton mental » et « stopper l’expansion de la seriouslycracy ». Le tout, avec « une playlist de qualité » (de Sylvester à Pharrell) et des élèves qui s’aventurent assez loin dans les looks EPS années 80 (body, moustache).
Nés en 2014 de l’imagination de la Française Laëtitia Jasserand alias Lich, ces cours de gym loufoques sont devenus, pour beaucoup, un possible remède à l’empâtement du confinement. Ce dimanche 4 octobre à la médiathèque Françoise Sagan, ce clown tonique aurait dû participer au festival de BD parisien Formula Bula, lors d’une « roue de la torture » avec la dessinatrice Lisa Mandel, mais hélas : le covid étant l’ennemi des gouttelettes, la fête des abdos a été annulée.
Pour se consoler, ne reste plus qu’à écouter l’idée fichtrement géniale de la Professeure Postérieur : l’ouverture, aux quatre coins des villes, dans toutes les campagnes, aussi fréquemment que le nombre d’églises, de synagogues ou de mosquées, de « temples de la danse ». Considéré comme « vital, de première nécessité, point barre », le besoin de danser serait ainsi comblé « n’importe quand, sept jours sur sept » dans des lieux autogérés ouverts 24h/24, selon la responsabilité de chacun, « comme un devoir civique ». Où l’on pourrait apprendre en outre à composer et à mixer la musique, et à l’entrée desquels les videurs antipathiques seraient remplacés par « de vieilles personnes sages, pleines de bons conseils ». Cerise sur le lycra : ces temples seraient de formidables générateurs d’énergie renouvelable, prouvant pour toujours que c’est bien la sueur et l’échange des fluides qui font tourner le monde. Hâte !
Image : La Professeure Postérieur photographiée par Raisa Vandame, Kunstinveleh, art porté par tous.