Aujourd’hui dans La Potion, la poétesse et chanteuse réunionnaise Ann O’Aro… poison et contre-poison inclus !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Chez Ann O’Aro, le maloya est une tisane pour le cœur, un remède. Chez elle, la pulse incandescente du maloya se fait canal, pour permettre à la douleur de s’exprimer et au corps de guérir d’une enfance en enfer. Aujourd’hui, Ann O’Aro s’apprêteà sortir son deuxième album, Longoz, enregistré cet été sur son île avec ses complices Teddy Doris (trombone) et Bino Waro (percussions). Longoz comme le long gosier par lequel transite sa poésie créole, comme la longose aussi, une plante envahissante aux fleurs d’un jaune criard qui étouffe petit à petit la végétation racine des sous-bois et des cirques de l’île de la Réunion. La création de Longoz a démarré comme un jeu : pour chaque chanson, Ann O’Aro et ses musiciens ont pris une mélodie du premier album puis l’ont renversé pour la réinventer, offrant de nouveaux horizons balkans, jazz, zouk ou séga à leur maloya. Au jeu de La Potion, Ann O’Aro a décidé de renverser la question là aussi, et en sorcière des hauts, voilà qu’elle fabrique… un poison !