Vendu sous le manteau, le “miel érectile” contient des molécules que l’on trouve dans le viagra. Les douanes sont en transe, car en ce moment, le trafic illégal de produits “aphrodisiaques”, surtout de ce miel un peu particulier, explose littéralement. C’est un problème, puisque cette substance aurait des effets secondaires dangereux…
Une affaire de « miel érectile » se prête bien évidemment à nombre de blagues potaches, voire salaces, mais réservons plutôt notre attention au pourquoi du comment. Si l’on en croit les autorités, le marché noir de produits prétendument « aphrodisiaques » est en plein essor. Parmi ces produits, le « miel érectile » tire particulièrement son épingle du jeu… Sauf que c’est un gros souci. Vendue sous forme de stick ou de shot, cette substance contient du miel mélangé à des médicaments et serait à l’origine de dangereux empoisonnements chez les consommateurs. Des palpitations aux maux de tête, en passant par des tremblements, mais aussi, dans certains cas plus sérieux, des convulsions.
« Un complément alimentaire à finalité aphrodisiaque »
Ce marché noir d' »aphrodisiaques« , qui existe depuis plusieurs années déjà, s’est répandu comme une trainée de poudre ces derniers mois via Internet ou les réseaux sociaux. Le « miel érectile » se retrouve aussi dans des « commerces de nuit« , souvent vendu sous le manteau. Le produit en question est présenté comme « un complément alimentaire à finalité aphrodisiaque« . Le problème, c’est que ce miel, censés répondre à une consommation festive, est mélangé à des substances actives médicamenteuses non mentionnées sur les étiquetages, dont des principes actifs du Viagra et du Cialis, deux médicaments contre les troubles de l’érection vendus uniquement sur ordonnance.
Des records de saisie jamais vus
L’autre souci, c’est que ce sont des produits très faciles à se procurer et totalement identifiés. Les marques les plus connues sont le Black Horse, l’Etu Max, le Bio Max et le Mesk Elyamen. Chacun présente et vend ces miels conditionnés dans des boîtes de plusieurs unités, qui arrivent en grande quantité par voie maritime dans des conteneurs ou par le biais du fret express, en plus petit volume, plus difficile à déceler. L’an dernier, si l’on en croit les douanes, les records de saisie ont été pulvérisés, mais aucun chiffre n’a été rendu public. On sait simplement qu’en novembre dernier, 13 tonnes de « miel érectile » ont été saisis à Marseille en provenance de Malaisie… Interrogée par Le Point, Corinne Cléostrate, sous-directrice de la lutte contre la fraude à la direction des douanes, explique : « Les chiffres pour 2024 ne sont pas encore disponibles. Mais d’après les premières données collectées, on prévoit un quasi-doublement du nombre de saisies par rapport à l’année précédente.«