Porter des masques, se gel-hydroalcooliser les mains, faire le ménage chez soi 3 fois par semaine, nettoyer, balayer, astiquer son corps comme sa maison, est-ce entièrement bon pour nous ? C’est la question que se sont posé des scientifiques au sujet de la Station Spatiale Internationale. Leur conclusion ? Oui et non.
Est-ce que vraiment il faut être propre pour être en bonne santé ? Jusqu’à quel point faut-il être hygiénique ? En termes de propreté, le mieux est souvent l’ennemi du bien… Une récente étude scientifique a constaté qu’à bord de la Station Spatiale Internationale, l’environnement est constamment stérilisé, dans l’objectif de maintenir les astronautes en bonne santé… Sauf que malgré leur excellente condition physique, nos chercheurs de l’Espace souffrent régulièrement de divers troubles de santé, allergies, éruptions cutanées, ou encore déséquilibres du système immunitaire.
Il n’y a pas assez de microbes dans l’ISS
Et s’il y avait une relation entre cette propreté extrême et les défaillances de leur système immunitaire ? La diversité microbienne est essentielle: la variété de bactéries, champignons et autres virus qui interagissent avec notre organisme protège nos corps contre les infections et aide à réguler nos réponses immunitaires. Mais après avoir analysé plus de 800 échantillons prélevés à bord de l’ISS, des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego ont constaté un manque de diversité microbienne, comparant le microbiome de la station à celui des salles d’isolement des patients atteints de la COVID-19, au plus fort de la pandémie.
La conception de “jardins spatiaux”
Mais faut-il pour autant salir l’ISS ? Il faut croire que oui ! Alors il ne s’agit quand même pas de jeter seaux, serpillières et savons corporels par-dessus le bastingage… Le chercheur en bio-ingénierie Rodolfo Salido Benitez et son équipe proposent plutôt de n’utiliser des produits chimiques que pour certains modules, de garder certains espaces plus “vivants” sur le plan microbien, ou encore de concevoir pour les futures navettes spatiales des “jardins spatiaux”. Dans ces écosystèmes autonomes, les microbes pourraient ainsi interagir avec des plantes, des animaux, et cette autre espèce bizarre qui se fait appeler astronaute.
En conclusion: sans microbes et sans saleté, pas de santé… Préserver votre microbiome, dans l’espace comme sur Terre ! Voilà une bonne excuse pour zapper votre prochaine douche et remettre à plus tard le coup de balais !