La Grèce doit-elle s’attendre à des vagues d’assassinats politiques ?
La Grèce va mal. La crise épuise les Grecs et sur ce terreau fertile, l’Aube Dorée, le nouveau parti néo-nazi, fleurit. La violence dans les grandes villes est de plus en plus insoutenable. On compte, tristement, les cas de lynchages et de chasses à l’homme à l’encontre des immigrés. Car les néo-nazis et autres groupuscules ont décidé d’imposer leur loi dans les rues et, se trompant de colère, considèrent que ce sont les populations immigrées qui sont responsables de la crise du secteur de l’emploi.
La violence extrême a encore sévi hier : le rappeur anti-fasciste Killah P a été assassiné en pleine rue d’Athènes.
Son meurtrier se revendique de l’Aube Dorée. Evidemment, le parti parle d’un cas isolé et plaide son innocence. Pourtant, leur représentant n’est pas en reste quand il s’agit de prôner la violence. On se souvient de la gifle qu’il avait infligée à une opposante politique, en plein milieu d’une émission de télévision.
Doit-on s’attendre à une vague d’assassinats politiques ? Car ces militants néo-nazis qui imposent leur haine dans Athènes le font en toute impunité. La police était présente non loin des lieux du crime, les politiciens savent que la jeunesse se radicalise, et pourtant rien ne se passe. Sans doute parce que tant que le peuple pointe ses armes contre des victimes innocentes, le gouvernement et le pouvoir financier n’ont pas à s’inquiéter d’une réelle révolution.
En attendant, les différents partis de gauche organisent des manifestations anti-fascistes dans les rues d’Athènes, et demandent au parti conservateur de prendre position clairement contre ces groupuscules. Car, comme disait Bertolt Brecht, « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde » (« La Résistible Ascension d’Arturo Ui »).
Sources : Rue89