Découvrez trois films sublimes et silencieux.
Saviez vous que le mot « Vamp » vient de vampire et que Theda Bara (actrice américaine d’origine polonaise) en fut la première interprète au cinéma, dans le film « A fool Was There » ? Et que ce mot abrégé vient d’elle !! Son personnage fut totalement inventé par le studio qui la disait égyptienne (l’anagramme de son nom étant Arab Death !)
Un succès tel qu’avec ce film (A fool there was, La Vampire en français) – le producteur William Fox créa sa compagnie. Et Theda Bara devint la « femme fatale » par excellence. Celle qui tue par son charme. Comme Bela Lugosi avec le comte Dracula, ces personnages originaire d’Europe de l’Est fascinaient les américains.
Dans Le Vent (film américain de Victor Sjôstrom, grand réalisateur suédois de l’époque, qui jouera aussi avec Bergman), Lillian Gish incarne la très jeune femme – on dirait une petite fille ! – égarée dans l’ouest sauvage. Mais c’est le vent (simulé par huit moteurs d’avions dans le désert !) qui emporte ce film hallucinant et tragique.
Dans La foule, le grand King Vidor empoigne une fois de plus ses grands thèmes : l’individu contre la société. L’humain contre le progrès, le nombre qui impose ses besoins . « Bigger than life », Vidor aime les fresques, les épopées, les symboles forts et écrasants. Il fit Duel au soleil, Le champion, La reine de Saba, bref les grands spectacles hollywoodiens mais avec un fond, une morale et de grands sentiments.
La foule est l’histoire d’un homme, dont les ambitions seront une à une détruite par la réalité implacable des années de crise américaine.
Chacun de ces trois monuments a son pilier :
– La Vampire de 1915, ultra retro, yeux charbonneux et interminables cheveux noirs, très déshabillée sur toutes les photos de promotion. Du jamais-vu en ce début de siècle américain et puritain : la femme animale, cruelle, dominatrice, marque le public au fer rouge. La blonde-pénomène Jean Harlow lui succédera dans les années trente.
– Le Vent de 1928, avec l’actrice la mieux payée de l’époque, la petite Lillian Gish (la vieille dame de La nuit du chasseur, trente ans plus tard ), montre les éléments déchainés dans une région invivable, la vie violente et sans pitié des pionniers dans l’ouest sauvage, comme pour assommer les spectateurs, citoyens des grandes villes américaines. Fantomatique et hallucinant. Un anti-western !
– Enfin La Foule de 1928 : un va-et-vient permanent entre l’intimisme d’une petite famille d’employés pauvres et le monumental de la ville moderne, ses milliers de véhicules, d’employés filmés comme des fourmis, ses rangées de bureaux, d’immeubles… Et le destin broyé des naïfs, des rêveurs .
Ouf ! Ca ne rigolait pas dans ces années de guerre, puis de crise, mais ces vieux films-monuments restent incroyablement forts, comme des modèles de cinéma, déjà pleins de toutes les idées à venir du 7eme art : cadrages, ellipses, trucages, surimpressions, plans immenses ou serrés, et surtout l’efficacité du jeu expressionniste des acteurs qui vous choque, à la limite du ridicule …
Tous ces éléments qui nous matraquent, sont utilisés avec un cœur et une violence supra-humains, une présence émotive que même la 3D d’aujourd’hui n’arrive pas à égaler.
Il y a comme une vision futuriste dans ces films rétros, mais à la magie inattendue, presque inquiétante.
3 DVD »classiques du muet » avec Bonus. BACH films
- A fool there was ( La vampire, 1915) avec Theda Bara
- La Foule (1928) de King Vidor
- Le vent (1928) avec Gillian Gish
Chaque film avec une musique moderne et prenante (pas les vieux pianotage d’avant) et un bonus qui raconte l’aventure invraisemblable de chaque film, des acteurs, producteurs et réalisateurs .