Aujourd’hui dans Vitamine So, un morceau d’actualité sur les bavures policières et les contrôles au faciès, c’est « Polices » du Saïan Supa Crew
Chaque matin juste avant Alpha Beta Nova , Sophie Marchand met en musique l’actualité d’ Un Nova Jour Se Lève avec un morceau faisant lien avec l’information du jour.
Y a t-il, dans ta discothèque, les indices d’un éventuel contrôle au faciès ?
Sarah Lou, Armel, ce matin pour aider les politiques à se décider sur l’existence ou non du délit de faciès, il y a donc ce rapport fait par Jacques Toubon en 2017. Il rappelle une étude du CNRS publiée en 2009 qui disait exactement la même chose, et ce qui rappelle surtout ce que dénoncent des militants et des associations depuis des décennies. Témoignages, chiffres, preuves à l’appui.
Le délit de faciès existe en France, les violences policières qui en découlent souvent aussi, et tout ça c’est un système qu’il s’agirait de démanteler. Mais pour répondre à ta question Armel, s’il faut en chercher la preuve dans l’art, et dans la musique et bien tout à fait on la trouve. Il y a un sacré nombre de morceaux français qui parlent d’arrestations injustes, de contrôles ciblés, d’humiliations répétées et de discriminations lors des contrôles de police.
En 2009 il y a même une web série documentaire qui est sortie sur le sujet, créée par l’association Stop le Contrôle au Faciès, et qui donnait la parole à des rappeurs comme Oxmo Puccino, Mac Tyer, Soprano, Rim K, qui racontaient tous leur première arrestation injustifiée. Elle se trouve facilement en ligne et elle est assez éloquente. Street Press, dernièrement, a aussi mis en ligne un documentaire qui s’appelle tout simplement Contrôle au Faciès : le rap français raconte, où la jeune génération raconte la même chose, preuve que rien ne bouge, et notamment parce que certains politiques nient la réalité.
Souvent ces mêmes rappeurs se sont servis de leur art pour raconter ce qu’est concrètement le quotidien d’un jeune homme ou d’une jeune femme, identifié comme noir ou arabe, qui a donc 20 fois plus de chance de se faire contrôler par la police. Pour écrire, et témoigner, de ce que ça implique comme méfiance, comme violence et comme violation des droits.
Il y a un morceau qui raconte extrêmement bien ça je trouve, il est signé par le Saïan Supa Crew : tout commence par un délit de faciès, une garde à vue qui dégénère, une bavure que l’on cache, une affaire classée sans suite. Et un cycle de violence systématique. Un titre qui date de 2001, qui par l’écriture et par le flow des MCS, ressemble à un court métrage et qui raconte pourtant une réalité très française et très ancrée.
Surtout que ce weekend on célébrait le terrible anniversaire de la mort de Malik Oussekine, mort battu par la police en décembre 1986.
Il est temps que les choses changent, donc voilà : Polices du Saïan Supa Crew sur Nova.
Visuel © Genius