Jazz, Rock, Punk, Disco, Rap et Latinos…
Will Hermes sait absolument TOUT sur New York et particulièrement sur la période des années 70 ou toutes les musiques basiques ont explosé en une myriades de groupes, concerts, lieux et frénésie populaire ..
Son livre : New York 73/77, une ville en feu dit tout.
A la suite de Miles Davis, Ornette Colemen, Chick Correa, Herbie Hancock… le Jazz s’écoutait partout, et d’étranges fusions du Mahavishnu Orchestra, Sun Ra et autres Weather Report ont secoué le cocotier, et donné des fruits comme Don Cherry, Randy Weston.
Les minimalistes et autres experimenteurs genre John Cage, La Monte Young , Terri Riley, John Cale, Moondog , Phil Glass viennent rajouter des bruits, des silences, des percussions world ou des répétitions à l’infini, soutenus par des bourdons et autres drones à une corde, ainsi que des instruments bricolés face à des synthétiseurs.
Puis il y eut une secousse de Rock Garage, puis Glam, et les New York Dolls vinrent déchirer le rideau des théâtres, boostant le Rock électrique, décadent et Trash jusqu’au Punk, ouvrant le boite de Pandore, déjà entrouverte par les Stooges, Alice Cooper, Tod Rundgren .
Adoubés par quelques parrains, genre Iggy, Bowie , Warhol et autre Burroughs, voici les Punks : Richard Hell, Tom Verlaine , Patti Smith, Blondie, Wayne County, Suicide et les Ramones qui vont faire le gloire du Max Kansas et du CBGB ( drôle quand on pense que ces initiales signifient Country, Blue Grass et Blues !).
De leur côté, les latinos : cubains, porto ricains etc.. Ne sont pas en reste, et leurs stars, Tito Puente, Celia Cruz, Willie Colon, Ray Baretto, Ruben Blades, Johnny Pacheco, Cal Tjader, Mongo Santamaria, Willie Bobo et tant d’autres vont relancer Salsa, Son, Mambo et Cha Cha…
Labels, formations mouvantes, regroupements mythique comme Fania All Stars, suivis massivement par leur communauté qui va même accoucher des buzzards rétros de Kid Creole, Tommy Motola, August Darnell et sa bande de coconuts.
Hermes raconte chaque concert, bagarre, O.D. comme s’il y était, et les jalousies, coups bas et autres arnaques , indissociables de la scène Rock , et surtout la quantité de lieux, théâtres, ballroomsl, salles de fête, casernes de pompier, gymnases, arrières salles et autres assoces, sous sol, bars, lounge de grands hôtels pouvant accueillir cette effervescence.
Comme si Broadway renaissait, mais avec du Rock, du Punk et du Latino pour rallumer les Halls des salles de spectacles rétros : Ritz, Roxy, Gramercy, Ziegfield, Mercer. LE Club 54 était un studio télé.
Côté quartier l’éruption va être brutale : Afrika Bambaataa a trop écouté Funkadelic et Kraftwerk, le Jamaicain Kool Herc veut son sound system, quitte à le poser au coin des rues comme ses cousins de l’île magique déjà lancés, puis des pointures comme Gran Master Flash seront suivi de drôles de schtroumpfs façon Public Enemy ou Furious Five …
Tous ont été chauffés par Isaac Hayes, James Brown ou Stevie Wonder, le Funk ou la Soul, le R and B des sixties.
Le Smurf, Break, Hip Hop, Rap ou autre pulsion vont inspirer danses, graffitis et battles dans chaque coin du Bronx, Queens, Williamsburg, Brooklyn…De nouveaux quartiers s’allument dans un New York élargi et de plus en plus incontrôlable.
Les grandes salles de danse deviennent des clubs avec DJ, mixes et « Long playing », morceaux rallongés, collés bout à bout pour que le dancefloor ne se vide pas, et que le MC puisse s’en donner à cœur joie.
Le Rythm devient Disco et toute sorte de gens vont s’en mêler, se copier, se sampler, se voler et se trafiquer… Après Diana Ross, les Ohio Players, ou Bootsy Collins…on va voir arriver les Nicky Siano, David Mancuso, Ian Shrager, Steven Rubbel, Carmen d’Alessio, Larry Levan.
Des DJs, des organisateurs, des meneurs de soirées, des fêtards, starlettes, coach avec carnets d’adresses, stylistes, décorateurs…
Vont lancer le NIGHTCLUBBING. et les galettes vont pleuvoir : de Cerrone à Grace Jones…, puis la Motown va lâcher un deuxième souffle puissant avec Gloria Gaynor, Donna Summer et Marvin Gaye. Le sacre de la « dance music ».
Comment tous ces mouvements musicaux ont ils fleuri en même temps sur 2-3 ans, comme un bouquet inattendu ?? On pourrait rajouter Reggae et New Wave et bien d’autres sous genre Pop ou Dance, déjà en gestation dans cette soupe brulante. Le livre suit aussi le parcours d’outsider comme Bruce Springsteen ou Willy Deville, le dandy du Spanish Harlem à la sauce bayou !!
Et New York s’est retrouvé le « chaudron » de tout ça, la Hell’s Kitchen (nom d’un quartier) véritable cuisine démoniaque de sons, percussions, mouvements, modes, personnages qui tous, chargés à bloc par les grands genres musicaux et artistiques des années soixante ont transformé la grosse pomme en ARCHE DE NOE, débordant .
NEW YORK 73 77 . Des Ramones à Philip Glass, cinq ans au cœur d’une ville en feu. Par WILL HERMES .
Editions RIVAGE ROUGE . 400 pages . 24 Euros