AFRIKADAA STREET PUBLICATION à la biennale de Dak’art
On connaît l’art contemporain pour l’opacité qu’il porte en son sein, comme une tare inhérente à son essence. Qui n’est jamais resté pantois ou sceptique devant certaines œuvres d’art contemporain ? Si cela arrive aux initiés alors quid de ceux qui n’ont pas accès à l’art ? La revue Afrikadaa s’occupe de tout. Depuis 2011, cette revue trimestrielle d’art contemporain africain se sert de la démocratisation comme d’un véritable leitmotiv.
Chaque numéro est l’occasion de décliner un thème sur plus d’une centaine de pages, en français et en anglais. Et oui, la revue est bilingue et qui plus est, disponible gratuitement sur le site web : Afrikadaa.com
En plus de la numérisation et de l’éducation, Afrikadaa place l’interaction au centre de sa démarche. C’est tout l’objet du projet Afrikadaa Street Publication. Lors de la Biennale de Dak’art (08 mai – 09 juin) la revue déploiera son contenu à travers les rues de la ville. On vous en parlait la semaine dernière, cette biennale est un événement phare, voilà une raison de plus pour vous y rendre ! Entre parcours googlisé, publi-twitter et affiches, cette Street Publication est un « acte éditorial » selon Pascale Obolo, co-fondatrice de la revue que nous avions interviewé ici. Autrement dit, la revue part à la rencontre du public en lui présentant son travail, mais aussi en lui permettant d’y participer. C’est tout le concept du publi-twitter, nous explique Pascale Obolo : « L’idée est d’inciter le public dakarois et les professionnels qui seront là à concevoir le contenu rédactionnel de la revue pendant la période de la biennale de Dak’art ».
© Sean Hart
La démarche est honorable et salutaire mais requiert quelques financements. Aussi un appel à financement participatif a-t-il été lancé sur le site Indiegogo dans un esprit qui sied au projet global : « On veut vraiment faire participer le public à la construction, à l’élaboration du projet curatorial » rappelle Pascale Obolo.
A l’avenir ils souhaitent tout de même passer au format papier, ce secteur sinistré. Et franchement, on leur souhaite ! Que cette « street publication » mette la lumière sur ce projet d’envergure. Il est rare de voir un tel alliage entre un contenu scientifique de qualité et une volonté de démocratisation.