Aujourd’hui dans l’anniversaire du jour : on célèbre les 4 ans de la compilation « Doing It In Lagos » sorti sur Soundway Records, qui retranscrit le son de Lagos des années 80
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ce matin on fête l’anniversaire d’une compilation sortie il y a 4 ans mais consacrée à un son vieux de plus de 30 ans, c’est Doing it In Lagos, géniale compilation pensée par le label Soundway pour retracer, avec des morceaux rares et oubliés, la scène dance boogie disco nigériane des années 80.
Ces dernières années on a beaucoup parlé de l’afrobeats, le nouveau son de Lagos, représenté par Wizkid, Davido, Burna Boy. On a beaucoup évoqué les liens de cette scène contemporaine avec l’afrobeat très politique du parrain Fela Kuti. Et c’est vrai, il y a une filiation revendiquée. Mais dans l’appel au dancefloor de l’afrobeats moderne il y a aussi plein d’autres influences qui se comprennent notamment quand on écoute cette compilation.
Et quand on se souvient qu’entre 1979 et 1983, il y a un courte période où le pays, le Nigéria, a vécu une période de transition politique, et pendant quelques années n’a pas été dirigé par une junte militaire. Alors à cette époque là, la jeunesse a envie de fêter ça en dansant, sans penser au passé, ni au futur.
Un son Boogie/Disco dansant né durant la période de transition politique, et qui va inspirer les plus grandes stars d’afrobeats Nigériane d’aujourd’hui
Un des hymnes de l’époque s’appelle « Enjoy Your Life », profite de ta vie, et du pétrole qui coule à flot. Et même si certains continuent de se battre pour que l’envie de légèreté n’entame pas la combativité de certains artistes, y a toute une scène qui se développe pour rappeler que la vie c’est aussi la danse.
Ces artistes là c’est notamment Steve Monite, Kio Amachree, Hotline, Odion Iruoje, autant de groupes et d’artistes qu’on croise sur cette compilation, qui est tournée vers ce son hybride, un peu à l’américaine, avec des orchestrations latines, cubaines, et qui respire l’envie de faire la fête.
À l’époque parait-il qu’à Lagos on dansait dans des discothèques mobiles, qui se baladaient à travers la ville avec un super soundsystem, et des orchestres lives.Tout ce dont on rêve aujourd’hui.
Alors pour se remettre en jambes avant qu’on puisse à nouveau vivre des nuits comme celles de Lagos dans les années 80, et bien écoutons cette compilation.
Visuel © pochette de Doing It In Lagos sorti sur Soundway Records