Découvrez le cycle « Let’s Dance », et son premier épisode consacré à la figure du pied.
Quand on pense au pied et à la danse, on entend immédiatement le bruit des claquettes, des talons de flamenco, des boots qui battent le rythme. Mais quand on élargit un petit peu l’angle, on réalise que le pied n’est pas simplement un instrument de musique qui marque la mesure. C’est aussi un socle, un fondement : c’est sur lui que repose tout le poids du corps en mouvement. Il souffre, encaisse, se tord, se met à nu ou se chausse selon les disciplines.
C’est par ce pied, sous toutes ses coutures, que la série de documentaires réalisée par Olivier Lemaire, et écrite en collaboration avec Florence Platarets, débute. « C’est le pied » ouvre ainsi le cycle « Let’s Dance », qui marquera nos dimanches d’octobre grâce à ARTE. Derrière ce panorama ambitieux, les réalisateurs prennent le parti de se servir de la danse comme une mise en scène des bouleversements esthétiques, corporels, moraux, politiques qui ont structuré notre 20ème siècle.
A chaque époque, la danse prend la parole et devient reflet d’un bouillonnement intellectuel et sensuel. Prendre le pouls des danseurs est donc un moyen tout à fait légitime de comprendre nos sociétés. Et commencer par le pied est logique : c’est par lui que débutent souvent des révolutions. Celle d’Isadora Duncan qui se décide à se déchausser pour faire descendre la danse classique de son piédestal et pour que le talon et la plante aient autant le droit de citer que les sacrosaintes pointes, ces pieds tendus qui font la rigueur, la difficulté et la beauté évidente de la danse classique.
Contre le classicisme il y aura des tas de révoltes, dans les années 60, quand la danse sort du théâtre pour descendre dans la rue, puis dans les années 80 quand le hip-hop essaie de s’émanciper de cette rue qui enferme justement.
Pour dresser ce tableau, le documentaire fait intervenir différents représentants de la danse : des danseuses étoiles, des danseuses indiennes, des chorégraphes modernes, des plus ou moins jeunes, ceux qui les chaussent … Et ce biais corporel, sensualiste, est effectivement très convaincant – parce qu’il est un excellent moyen de comprendre la danse par sa base.
Et après avoir mis à nu le pied, les réalisateurs se sont attaqués au corps tout entier qu’ils ont mis à nu. Quel est le rôle de la nudité dans la danse ? Contestataire, libérateur, esthétique ? Et puis on finira la série par un état des lieux du corps qui danse – devenu un instrument d’émancipation sexuelle, sociale, culturelle et morale. Mais nous reviendrons plus longuement sur ces épisodes, car nous aussi aimons les séries.
Ce dimanche 5 octobre à 22h30 sur ARTE !