Pour que cette culture soit reconnue par son institutionnalisation.
Il est loin le temps où l’on pouvait entendre, dans Ciel Mon Mardi en 1991, que le hip hop n’existerait plus dans 10 ans.
Pour entendre un certain Dr Bezold prononcer l’arrêt de mort du rap, c’est à 7’50.
Quoique certains provocateurs/polémistes s’amusent, au milieu d’autres inepties, à proclamer qu’il s’agit d’une sous-culture et se gaussent des gens outrés par leur inculture – le constat est là : ce mouvement devenu un genre musical, un type de danse, un style vestimentaire, un mode de vie a enrichi en une trentaine d’années notre culture. Et c’est à cet égard qu’il faut penser à son institutionnalisation, c’est-à-dire à sa reconnaissance généralisée. Concrètement, cela signifie que derrière cette culture, il y a une histoire que l’on peut enseigner et que l’on doit conserver, il y a un héritage qu’il faut prolonger, et il y a ses représentants dont on doit étudier le parcours.
Dans cette perspective, la fondation d’un musée du hip hop a du sens. C’est ce que propose le Hip Hop Hall of Fame (HHHOF) – institution américaine que l’on connaît grâce à ses HHHOF Awards organisés entre 1992 et 1997. A cette époque là, l’âge d’or du genre pour certains, les créateurs de cette émission avaient pensé à créer un musée dédié au hip hop. Mais cette culture n’est alors sans doute pas encore suffisamment reconnue pour que le projet aboutisse et il faut attendre quelques 20 ans pour qu’à nouveau on parle d’un Hip Hop Hall of Fame Museum.
Comme tout musée, cet espace accueillera des reliques et d’autres objets collectors, des habits, des disques, des platines, et peut-être des ghetto blaster. Mais ce n’est tant cet aspect qui nous intéresse – la vraie innovation, c’est la dimension éducative qui accompagne de concept. Car dans l’espace de 1200 mètres carrés l’idée est d’accueillir des studios radio, des plateaux télé, des salles de cours pour diffuser, étudier, repenser le hip hop… Et oui ici c’est les States.
Le projet est encore au stade de développement, puisqu’il lève des fonds collaboratifs. Mais si l’idée vous séduit, vous pouvez mettre une petite pierre à l’édifice du hip hop ici.