Rendez-vous à 14h pour empêcher la Mairie de tout raser.
Dans toute ville, toute capitale, Il faut de la place pour le à côté de la plaque. Si la plaque s’étend, elle devient chape de plomb de l’uniformité triste, déjà qu’on ne rigole pas des masses. L’inutile est nécessaire, tout un paradoxe dont la beauté échappe souvent aux institutions, comme cet inutile, cette friche, ne peut par essence pas être géré par elles.
En dehors de la simple position esthétique, c’est dans ce déni de différence, de voies et de voix à contre sens de la productivité contemporaine, de la rentabilité d’époque, que git la colère de ceux qui ne s’y reconnaissent pas, et ne trouvent alors plus d’itinéraires qui leur ressemblent, acculés dans un coin rafraichi, sanitaire, et vide de sens, ils se mettent à grogner puis à mordre jusqu’au sang, quand ils n’ont plus rien à perdre ni d’endroit pour se perdre.
Les espaces urbains doivent savoir déléguer à ceux qui les habitent, qui les habillent, qui les éduquent, qui, petits dieux de leur tiéquar, les façonnent à leur image pour mieux les vivre avec douceur. Et cette image n’est sans doute pas celle d’un idéal, les murs sont tagués, graffés, parfois délabrés, mais dans la chaleur d’un joyeux bordel, s’épanouissent ceux à qui le miroir de la société contemporaine aseptisée ne renvoie absolument rien, les transformant alors en vampires qui n’ont pas de reflet.
Quand on ne se voit plus dans la glace, il devient alors presque urgent de la briser à grand coup de poing et bim, violence. Ce n’est pour beaucoup qu’une anecdote parisienne, mais ce n’est pas d’une rue dont il s’agit, mais d’avoir le choix de son environnement, sous couvert de logement sociaux, dont on connait les attributions douteuses, des logements qui pourraient s’installer dans les nombreux immobiliers vides et spéculatifs de la capitale, la mairie du XXème contre l’avis des habitants de belleville qui s’ils sont consultés ne sont pas entendus, veut rhabiller à sa façon beige et acrylique, la petite rue Denoyez, rue célèbre pour ses tatouages qui attirent artistes, étudiants en art, graffeurs qui s’y essayent, rue d’ateliers historiques mais vivants, bordéliques, rue d’associations, de grossiste de fruits de mer minuscule, qui a son identité comme d’autres ont les clefs d’un appart décoré par leur soin, appelle à votre soutien.
Une pétition circule pour éviter l’uniforme je vous conseille de la signer !
« Le 31 mars à 14h, la mairie veut murer les ateliers de la rue Dénoyez avant de tout raser – Mobilisons-nous, assemblons-nous, opposons-nous ! «