Retour sur l’édition 2023 du carnaval de la Guyane française ! Un carnaval parmi les plus longs du monde, qui s’est déroulé comme d’habitude au début de l’année, de l’Épiphanie au mercredi des Cendres. Un carnaval finalement assez méconnu ici dans l’Hexagone…
Les colons français venus s’installer en Guyane au 17e siècle y ont importé leurs coutumes et traditions, en particulier la tradition chrétienne, qui célèbre les jours gras avant la période du carême : le carnaval. Une tradition sacrée que les Guyanais ont adoptée et adaptée, et qui a beaucoup changé au fil du temps, surtout ces dernières années. Le développement économique du carnaval, notamment, prend de plus en plus l’ampleur. Ce développement se fait-il au détriment de la préservation des traditions ? À qui en bénéficie-t-il ? Quels sont les enjeux de la modernisation du carnaval ? Cette semaine, Shirley Adélaïde est partie en quête de réponses, en parcourant les routes de cette enclave française en pleine Amérique du Sud.
Épisode 1 : Portrait du carnaval guyanais
Comme à chaque début d’année, la Guyane toute entière s’anime pour le carnaval. Pendant quasiment deux mois, de l’Épiphanie au mercredi des cendres, la population vit au rythme de cette fête sacrée. Une fête qui comprend ses codes et ses spécificités, comme nous l’explique Philippe Alcide dit Clauzel, chef d’entreprise guyanais et grand passionné de carnaval.
Épisode 2 : Mondialisation et croissance de la population : quels effets sur le carnaval ?
Dans les années 1980, pendant les cavalcades de rue – très spontanées à l’époque – on pouvait voir des voitures circuler sur le trajet des carnavaliers qui défilaient. Chose qui paraît inconcevable aujourd’hui tant l’événement est structuré par les organisateurs. Un exemple parmi tant d’autres transformations à l’œuvre dans le carnaval guyanais depuis plusieurs décennies. Quels sont les grands changements qui ont modifié le carnaval ? Isabelle Hidair-Krivsky, professeure d’anthropologie à l’Université de Guyane, pour qui « le carnaval est le reflet de la société », nous répond.
Épisode 3 : « On veut être les plus beaux, mais aussi les plus riches »
Aujourd’hui, plus que jamais, le facteur économique a pris les rênes du carnaval guyanais. Les bals parés masqués, comme les défilés de rue, n’échappent pas à cette nouvelle règle. Nous retrouvons l’anthropologue Isabelle Hidair-Krivsky, qui nous décrypte ce phénomène.
Épisode 4 : Un business profitable aux artistes et organisateurs
Traditionnellement, on parle du « touloulou du samedi soir » en référence aux femmes guyanaises qui se déguisent de la tête aux pieds lors des bals parés masqués ayant lieu habituellement le samedi soir. Aujourd’hui, si on « fait » toujours touloulou le samedi soir, d’autres soirées se sont ajoutées, du lundi… au dimanche. Une intensité de la fête que certain.e.s Guyanais.e.s critiquent vivement, car elle semble oublier certains fondamentaux de la tradition. Dans ce quatrième épisode, rencontre avec Sylvestre Saül, chef d’orchestre du groupe de musique Karnivor. Il nous partage son point de vue en tant qu’artiste.
Épisode 5 : Objectif UNESCO
Et si le touloulou, personnage emblématique du carnaval guyanais, rejoignait le patrimoine culturel immatériel de l’Unesco ? C’est l’objectif ou plutôt le combat de l’Observatoire régional du carnaval dont fait partie Marie-Line Brachet Cesto. Elle nous en parle dans le cinquième et dernier épisode, au micro de Shirley Adélaïde.