11e cérémonie du plus sérieusement absurde des prix littéraires, notre Goncourt à nous, au 360 Paris Music Factory. Avec un Hobbit, une matraque télescopique, des ballons par centaines et un jury qui démissionne !
Parce qu’un bon livre, ouvert à n’importe quelle page, doit pouvoir amuser, intriguer, instruire, choquer, blesser ou tourmenter son lecteur ou sa lectrice, et parce qu’à la page 111 de la pièce de théâtre Rhinocéros d’Eugène Ionesco, on trouve ces deux mots magiques : « pourquoi pas ? », un jury impartial, méthodique et porté sur un certain fétichisme numérologique a créé en 2012 sur Radio Nova le désormais célèbre Prix de la Page 111.
Principe fondateur : il s’agit d’examiner attentivement toutes les pages 111 de tous les romans écrits en langue française et publiés dans notre beau pays entre la fin du mois d’août et début octobre, en considérant cette page 111 comme une œuvre d’art à part entière, du premier au dernier mot, du premier au dernier signe de ponctuation, comme si l’auteur ou l’autrice n’avait rien écrit d’autre ; en analysant cette page avec des techniques de pointe, en évaluant le style, le vocabulaire, la psychologie des personnages, la qualité des dialogues… de manière à la fois objective et forcément très subjective, pour tenter de répondre à ces questions : est-ce que la partie vaut pour le tout ? Est-ce que l’art de l’écrivain·e, sa maîtrise de la langue, des caractères et des situations, peut aussi se lire dans les détails, sur un fragment, sur une seule page ?
Au cœur de la Goutte d’Or, devant les rideaux lynchiens du 360 Paris Music Factory (32 rue Myrha, Paris 18e), 6 pages 111 finalistes furent lues et débattues avec rage ou ferveur, tirées de :
Rodez-Mexico, de Julien Villa (éditions Rue de l’Échiquier).
Fantaisies guérillères, de Guillaume Lebrun (éditions Christian Bourgois)
Ludwig dans le living, de Théo Bourgeron (éditions Gallimard / Sygne)
Deux secondes d’air qui brûle, de Diaty Diallo (éditions Le Seuil)
Zizi Cabane, de Bérengère Cournut (éditions Le Tripode)
Le Colonel ne dort pas, d’Émilienne Malfatto (éditions du Sous-sol)
Qui l’a emporté ? Pour le savoir, 1 seule solution : écoutez cette d/émission de radio !
Une cérémonie spectaculaire imaginée et présentée par Richard Gaitet, avec la complicité du jury 2022 : Marguerite Demoëte, Bertrand Guillot, Guillaume Jan, François Perrin, Victor Pouchet, Maria Pourchet, Claire Richard, Charles Recoursé et Aude Samarut. Big up éternel au Grand Chambellan Jean-Yves Lemesle.
Comédien·ne·s extraordinaires : Céline Espérin, Angeli Hucher de Barros, Julien Goetz, Odile Lavie, Judith Margolin, Luca Stefanini, Xavier Valoteau.
Réalisation : Melvin Schlemer, assisté de Céleste Métais-Grollier. Comité du fun : Théo Sebald, assisté de Rose Sfintescu.
Photographies : Math de Capèle, Jen Gé, Aysegul Sert.
Remerciements chaleureux à toute l’équipe du 360 Paris Music Factory pour leur accueil : Saïd, Julie, Carla, et Tom pour le son et les lumières.