Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de la France, ici à Marseille et dans les environs, parce que c’est là que la pulpe est secouée !
Mardi 31 :
L’art urbain est en festival à Port-de-Bouc. Depuis hier et jusqu’au 4 juin, les organisateurs du festival les Nouveaux Ateliers proposent pour la troisième année consécutive (une belle performance en ces années covidées) de faire le point sur l’art urbain. Pour cela, ils mettent à disposition une dizaine de murs port-de-boucains à des artistes d’ici et d’ailleurs pour qu’ils, qu’elles y réalisent une fresque. La Belge Iota, la Marseillaise Kitsa, l’Espagnole Lidia Cao, le Toulousain Tarek Benaoum pour ne citer qu’eux, peindront pour l’éternité ou presque sur les façades de cette ville qui gagne à chaque édition, en poésie, rêves et couleurs. Le 1er juin, une table ronde pointera « l’influence du street-art sur l’identité d’une ville », tandis qu’un podcast audio réalisé tout au long de la manifestation par les équipes du Tsuvo Studio sera diffusé le samedi au camping Bottaï, accompagné d’une mini exposition retraçant les moments forts de cette nouvelle édition. Des concerts, spectacles de danse, de théâtre d’objets, une batucda ainsi qu’un DJ-set du Mobylette Sound-System, ponctueront les journées du festival. Toutes les détails de la manifestation sont là. (Du 30 mai au 4 juin à Port-de-Bouc — En accès libre.).
Images qui sonnent, l’expo collective qui rend hommage à la Cité de la Musique, au photographe Chris Boyer. Témoin attentif de la vie musicale marseillaise, Chris Boyer et son chaleureux sourire, arpentaient les concerts boitier en main, à l’affut de l’instant sublime et fugace auquel il offrait l’éternité. En novembre, le photographe a posé ses boitiers sur le bord d’une scène et nous a quitté sans crier gare. A l’initiative du festival Africa Fête et de la Cité de la Musique, toutes les structures avec qui il collaborait ont choisi de lui rendre hommage via cette exposition, collective donc. Chacune a sélectionné quelques des des clichés que le photographe avait réalisés pour elle. Accrochée depuis hier, l’exposition vernie ce soir est accompagnée d’un mini-concert du Duo impressionniste (Katell boisseau à la Harpe, Matthieu Tomi à la basse) qu’il avait shooté à maintes reprises. (Vernissage et concert, ce soir à partir de 17h30 à la Cité de la Musique où l’expo est accrochée jusqu’au 30 juin — 4, rue Bernard du Bois — 13001— Entrée libre.).
Apéro de soutien au quotidien Marsactu aux grandes Tables de la Friche. Quotidien en ligne d’enquête, de reportage et d’analyse sur Marseille et son territoire, Marsactu est « exigeant, engageant, indépendant » selon les propres termes de son équipe éditoriale. Sans publicité, donc à l’économie fragile, le journal vit des abonnements de ses lecteurs, de la participation de quelques 70 lecteurs-actionnaires et de rares quelques levées de fonds épisodiques dont celle de Médiapart avec lequel, le journal marseillais collabore régulièrement. En 2022, Marsactu ouvre son assemblée générale annuelle à tous, afin d’exposer le bilan de l’année encourue et d’échanger autour des ambitions éditoriales du journal pour les mois et années à venir. En difficulté financière; l’équipe espère ainsi sensibiliser de nouveaux lecteurs au travail effectué jour après jour, et retrouver ainsi une meilleure santé. Le bon moment pour ceux qui seraient passer à côté de ce quotidien, de s’y intéresser et de poser toutes les questions. L’A.G. sera naturellement par un apéro. (A 18h aux Grandes Tables de la Friche la Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — Entrée libre.).
Release-party de l’album Titi & the Tatus au Café Julien. C’est l’histoire d’un disque qui n’est jamais sorti, d’un disque qui aurait très bien pu rester enfoui au fond d’une mémoire numérique, tant le temps avait presque estomper le souvenir de cette résidence dans l’esprit des musiciens et de la chanteuse réunis en terres à l’autre bout de l’Atlantique, en terres brésiliennes, à Sao Paulo pour être précis, par le journaliste Armando Coxe. Coté marseillais, la chanteuse Christina Rosmini et les musiciens Laurent Pernice et Jeremy Demesmaeker étaient du voyage. Et côté pauliste, Guga Stroeter, Pepe Cisnero et Sao Isobé pour les accueillir. Un groupe – Titi & The Tatus – un répertoire étaient nés de cette rencontre, de « cette formidable aventure humaine » comme nous le précise le dossier de presse. Formidable… mais sans suite, malheureusement, malgré 8 titres enregistrés ! Des années plus tard, à l’ère numérique, l’album parait enfin ! Sur les plateformes, uniquement. C’est de cette résidence, de cette rencontre humaine et de ce répertoire qu’il sera question en paroles, mais aussi en musique puisqu’une écoute est prévue au Café Julien. (Dès 19h au Café Julien — 39, cours Julien — 13006 — Entrée libre, sur réservation sur le site de l’Espace, Café Julien.).
(Dès 19h au Café Julien — 39, cours Julien — 13006 — Entrée libre, sur réservation sur le site de l’Espace, Café Julien.).
Vendredi 3 :
La Chica à La Méson où comment terminer une saison en beauté ! Pour son dernier week-end de concerts indoor si l’on excepte l’atelier-concert du dimanche 12 juin, Les voix de la Canebière : De la Méditerranée aux Balkansmené, dirigé par la chanteuse grecque de Marseille Kalliroï Raouzeou, la Méson offre une carte blanche sur trois jours à La Chica. Ce n’est pas la première fois que la musicienne et chanteuse franco-vénézuélienne est invitée par la salle de la rue Consolat que ça soit au Dock des Suds lors de la 5ème Global Local, qu’au Danaïdes lors d’un Dimanche de la Canebière, au Théâtre Silvain pour le festival Au Large. Ainsi La Chica qui fut aussi conviée par d’autres (du MuCEM lors d’un Plan B ou à l’Espace Julien), expérimente ce week-end pour la première fois l’intimité de la salle de la rue Consolat. Idéal pour une carte blanche. C’est donc en solo, son solo mais avec des invités, qu’elle se produira ce soir, demain samedi et même dimanche soir. Un conseil surtout à ceux qui ne l’ont jamais écoutée, jamais vue, foncez si ce n’est pas déjà plein car ceux qui savent, ceux qui ne loupent aucun de ses passages, y seront forcément et peut-être même les trois soirs ! Ses musiques intenses, inspirées sont à la croisée des chemins : inclassables et familières à la fois. Son dernier album rend hommage à son frère disparu peu avant, un frère dont la présence habite déjà la Méson. (à 20h30 les 3, 4, 5 juin à la Méson – 52, rue Consolat — 13001 — Ouverture des portes : 19h30 — 20 €.).
Dimanche 5 :
Le quartet ukrainien DakhaBrakha est en concert au MuCEM. On aimerait ici ne parler que de transcendance, d’art et des raisons qui en ce dimanche 2 juin, forcément chaud et ensoleillé, nous conduiront à retrouver les DakhaBrakha comme on avait pu les apprécier aux Transmusicales de Rennes en 2013, défendant leur nu-folk ukrainien lors de leur premier concert en France. Il y a neuf ans, pas sûr que leur public savait alors où se trouvait ce pays, et quels étaient ses voisins directs. Alors qu’aujourd’hui, les frontières de ce pays frontalier de la Roumanie, la Moldavie la Hongrie, la Slovaquie, la Pologne, la Biélorussie, la Russie et la Crimée alimentent nos conversations quotidiennes, ce quatuor incarne désormais une résistance culturelle à l’offensive russe. Devenus des ambassadeurs de la cause ukrainienne, DakhaBrakha est en concert au MuCEM, en entrée libre. Pour marquer notre soutien, le groupe nous invitent sur le site du MuCEM à faire des dons à l’association Aide Médicale et Caritative France-Ukraine, gérée par la comunauté ukrainienne en France. (A 18h30 au MuCEM — 7, promenade Robert Laffont — 13002 — Entrée libre, dons souhaités.).